Essai
Nouvelle parution
Johanne Le Ray, Aragon poète. Écrire pour croire. Du Crève-coeur au Fou d’Elsa (1939-1963)

Johanne Le Ray, Aragon poète. Écrire pour croire. Du Crève-coeur au Fou d’Elsa (1939-1963)

Publié le par Marc Escola (Source : Thomas Monnerais | PUS )

Cet nouvel opus de la collection "Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet", qui depuis 1988 propose une analyse scientifique des œuvres et des actions politiques ou culturelles du poète et romancier Louis Aragon et de son épouse l’écrivaine et intellectuelle d’origine russe Elsa Triolet, est consacré au versant intime de l’engagement d’Aragon, son « goût de l’absolu » et sa déclinaison dans son œuvre poétique, au-delà du pôle d’attraction constitué par l’amour, dans le corps-à-corps avec l’Histoire. 

Il invite à un parcours chronologique, du renouveau poétique que représente Le Crève-cœur (1939) au grand poème de la crise de l’utopie communiste qu’est Le Fou d’Elsa (1963). Se dessine ainsi l’itinéraire singulier d’un poète qui, soucieux de « prendre l’événement à la gueule », écrit pour croire.

Sommaire

 Première partie : Nécessité de la poésie en temps de détresse

I. Comment écrire en temps de guerre ?

II. « Poésie et défense de l’homme »

III. Une éthique de la négation

IV. L’espoir, force motrice fragile

Deuxième partie : Du doute au prophétisme, un chemin original

I. Les failles de « l’optimisme de décision »

II. La surenchère comme esthétique compensatoire

III. Au tourniquet du « faire croire » et du « croire » : les dessous de la posture du prédicateur

IV. Une parole habitée : la voix du prophète

V. L’engagement du croyant : du témoignage au martyre

VI. Les martyrs, relais symboliques : entre reconnaissance, canonisation réticente et fantasme identificatoire

Troisième partie : Dans la forge du sacré : l’ère effervescente

I. Un programme : les mythes « remis sur leurs pieds »

II. Le bricolage mythique

III. La fabrique du héros

Quatrième partie : L’institutionnalisation du croire : la posture du prêtre

I. « Préface au désenchantement » : le défi de la routinisation

II. Mes caravanes ou L’imposition d’une liturgie communiste

Cinquième partie : Calcification et crise de la croyance : le poème au risque de l’illisible

I. L’écriture « à ciel ouvert » à l’épreuve de la Guerre froide

II. L’oblation du sujet poétique à l’idéologie : une proclamation d’orthodoxie

III. Symptomatologie de la foi défaillante : la dissolution de l’objet

IV. La crise de la foi et sa dénégation : un sujet écartelé

Sixième partie : L’ébranlement de la croyance : de l’illisible à l’indicible

I. Le rapport Khrouchtchev, un « non-événement » ?

II. Défense de l’indicible : une position ambivalente

III. « Ce que j’aime » : croire, une histoire d’amour fusionnelle

IV. Majesté et vanité du martyre

V. Portée et limites de la critique de l’utopie

Épilogue : Faillite de l’utopie et désorbitation de l’objet de croyance

I. L’Histoire comme « perpétuelle tragédie »

II. L’amour, seul absolu : sauvetage de la foi et échappée mystique.