Essai
Nouvelle parution
François-Xavier Freland, Henry Miller. Un rêve parisien

François-Xavier Freland, Henry Miller. Un rêve parisien

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

"L’épicier du coin a pris Henry Miller en sympathie. Un Américain, ce n’est pas commun dans le quartier. De plus, il est jovial, pas prétentieux. Il lui met de côté les meilleurs produits qu’il paye à crédit quand il peut, du beurre, des œufs, du bacon, des sardines et bien sûr des bouteilles de vin d’Anjou. Parmi les visiteurs réguliers, il y a Anaïs Nin. C’est elle la majordome de cette nouvelle auberge espagnole… "

Mars 1930, Henry Miller pose un premier pied à Paris, un premier pas vers la réalisation de son rêve, vivre à Paris, vivre de rien et, surtout, écrire. Si la rage d’écrire devait être définie par une personne, ce serait par Henry Miller. À quarante ans, le New-Yorkais d’origine n’a pourtant encore rien publié. Menant à Paris une vie de bohème, il y fait la rencontre de ceux qui l’influenceront et qu’il influencera, publiant enfin en 1934, Tropiques du Cancer, très vite suivi de nouveaux succès.

Pour François-Xavier Freland, c’est l’occasion de faire le portrait d’un homme libre, devenu plus parisien qu’un Parisien, et qui jouit sans entraves de tous les bonheurs de la capitale. Avec les amis qui l’entourent (Anaïs Nin, Brassaï, Alfred Perles, Lawrence Durrell…), il déambule dans le cœur battant d’une ville en pleine effervescence, au centre du monde.

Béatrice Commengé, écrivaine, traductrice d’Anaïs Nin et biographe de Miller après l’avoir rencontré, signe la préface de cet ouvrage sur la ville où l’un des plus grands écrivains du xxe siècle est né.

"Rares sont les obstinés qui réalisent leurs rêves. C’était il y a cent ans – ou presque –, un jour de mars 1930, un Américain inconnu du nom de Henry Miller buvait son premier café crème au café du Départ près du pont Saint-Michel, à Paris. Il venait de poser le pied sur la première marche de son rêve : Paris. Plus précisément : vivre à Paris. Vivre de rien. Vivre de rues. Vivre pour devenir écrivain. Vivre pour prouver qu’écrire et vivre ne font qu’un, quand on l’a décidé. Mais l’homme a déjà presque quarante ans et n’a rien publié : Paris serait, il en était certain, la clé qui ouvrirait enfin ce coffre saturé de phrases qu’était devenu son cerveau…" — Béatrice Commengé.