Supervisé par Mathilde Barraband et Laurent Demanze, le nouveau dossier de la revue Fixxion vient s'inscrire dans l’essor actuel des études sur droit et littérature, et plus particulièrement dans l’essor des études sur le droit dans la littérature, et sur la représentation de la scène judiciaire au sein du récit en langue française. Droit et littérature ont en partage une pratique du récit comme élucidation et interprétation du monde, un rapport complexe et contradictoire à la morale aussi. La représentation du procès en littérature prend toutefois quelques années un retentissement et des inflexions singulières dans les deux ères culturelles que ce dossier se propose d’interroger : la France et le Québec. Sur la scène littéraire française tout particulièrement, les procès ont envahi l’espace représentationnel en quelques années et, comme l’a montré Christine Baron dans La littérature à la barre, c’est en mettant l’accent moins sur les points de contact que sur les fractures entre droit et littérature. Est-ce à dire que les points de contact, les rapprochements et les analogies entre droit et littérature que la tradition anglo-saxonne a saisis le cèdent aujourd’hui, comme en fait l’hypothèse Christine Baron, à une rivalité sur leurs puissances respectives de compréhension, d’élucidation et de capacité à embrasser le bien : la littérature désormais mettrait le droit en procès ?
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Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne