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Et praeterita
Publié le par Marc Escola

Les Presses Universitaire de Rennes publient une nouvelle traduction de Praeterita, l’autobiographie de John Ruskin, que Proust avait pris le temps d'apprendre par cœur avant de partir À la recherche du temps perdu. Mais ce n’est pas seulement parce qu’il a inspiré Proust que ce texte de Ruskin — dont il n’existait qu’une traduction datant de 1911, très incomplète et pas toujours très exacte — mérite d’être lu aujourd’hui. C’est aussi parce que, comme l’écrivit Virginia Woolf, ce livre "contient, comme dans une cuillerée de thé, l’essence même de ces eaux dont jaillissaient les sources de son génie et que jamais une autobiographie ne nous laissa pénétrer dans l’intimité de l’expérience de son auteur avec plus de générosité". Fabula donne à lire l'introduction…

Paraît dans le même temps le Turner de John Ruskin (L'Atelier contemporain). Le 8 février 1832, Ruskin reçoit pour son anniversaire un livre illustré par Turner. Le jeune garçon n’a que treize ans, mais la passion qui prend naissance ce jour-là ne s’éteindra jamais. Il en sortira un texte unique, flamboyant, proliférant, sans cesse repris, jamais achevé : Modern Painters / Les peintres modernes. Entrepris pour défendre Turner contre ses détracteurs, poursuivi sur une période de dix-sept ans, il donne du peintre une image de plus en plus riche et complexe : Turner y apparaît tour à tour comme un observateur scrupuleux de la nature, un poète et un prophète de la décadence du monde industriel.

Rappelons au passage l'essai récent de Cynthia Gamble, Voix entrelacées de Proust et de Ruskin, et un peu en amont, aux mêmes éditions Classiques Garnier, le Dictionnaire Proust-Ruskin constitué par Jérôme Bastianelli.