"J'ai toujours aimé et révéré les vieux objets, les objets blessés, marqués par la fuite du temps et les événements humains. Je ne me considère pas autrement : une chose qui a beaucoup servi, qui a beaucoup voyagé, que l'usage et l'abus ont usée et polie", écrivait Henry Miller. Georges Banu réunit ici des objets blessés, instaurant un dialogue avec celui qui les regarde. Dans cet esprit Georges Banu réunit des objets blessés de son appartement qui attestent le passage du temps et s'affichent dans leur fragilité.
Ils fournissent les preuves des accidents dont ils ont subi l'épreuve, objets que l'on regarde avec la tendresse que l'on éprouve à l'égard des êtres affaiblis : des statues brisées, des tableaux détériorés, des oeuvres calcinées. Ils restent encore en vie. NI détruits, ni restaurés, les objets blessés instaurent un dialogue avec celui qui les regarde plein d'affection. Retrouvons - les comme des partenaires qui appellent au secours et nous renvoient, en miroir, le reflet de nos propres blaessures.
Georges Banu universitaire et essayiste, s'est consacré au travail des grandes figures de la mise en scène de théâtre et au paysage de le scène européenne. Par ailleurs, il a publié des essais sur les relations du théâtre à la peinture, qui ont ouvert des champs de réflexion inédits. Il a reçu trois fois le prix du meilleur livre de théâtre et, en 2014, le Grand Prix de l'Académie française. Ses livres dont traduits dans de nombreuses langues.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Les amis silencieux", par Marie Étienne (en ligne le 1er mars 2023).
Georges Banu (1943-2023) était un homme de l’oral. Il aimait, par-dessus tout, les rencontres, les voyages qu’elles rendaient nécessaires, les cafés qui les favorisaient.