Essai
Nouvelle parution
Roland Barthes, Évocations et incantations dans la tragédie grecque (inédit)

Roland Barthes, Évocations et incantations dans la tragédie grecque (inédit)

Publié le par Marc Escola

Édition de Christophe Corbier et Claude Coste

En 1941, Roland Barthes soutient son diplôme d’études supérieures à la Sorbonne sous la direction de Paul Mazon. Le mémoire qui porte sur les évocations et incantations dans la tragédie grecque analyse les passages où les hommes appellent les dieux et les morts à se manifester grâce au chant. Inédit jusqu’à ce jour, cet écrit de jeunesse dialogue désormais avec la totalité de l’œuvre de Barthes dont il révèle à la fois les permanences et les métamorphoses.

"L’admiration de Barthes perce en bien des pages devant le miracle de la tragédie d’Eschyle, qui réside dans la coïncidence d’Apollon et de Dionysos, de la déduction logique et de la violence pathétique. Ainsi, écrit-il dans le sillage de Nietzsche, « nous savons maintenant que chez [les Grecs] les moments d’émotion profonde, de lyrisme total, de plus grande ivresse musicale, coïncident jusqu’à la confusion avec les moments d’intense volonté déductive, de plus grande rigueur logique de la pensée ». Les Modernes ont perdu le secret de cet art admirable et miraculeux, et le code de la choreia s’est évanoui. Toutefois, grâce à une lecture attentive aux mots grecs, on peut en apercevoir encore la splendeur et l’inépuisable richesse. Treize ans avant la représentation de Mère Courage de Bertolt Brecht à Paris, les scènes d’incantation et d’évocation des Perses, des Suppliantes et de l’Orestie ont révélé à Barthes un théâtre capital, vieux de deux mille cinq cents ans et toujours actuel." (extrait de la Préface).

Table des matières

Préface

Le premier mot de Roland Barthes   7

Note éditoriale   21

ROLAND BARTHES

ÉVOCATIONS ET INCANTATIONS DANS LA TRAGÉDIE GRECQUE

Bibliographie   29

Introduction   33

I – Survivances rituelles dans les incantations
de la tragédie   39

A. Éleusis   40

B. Rites orientaux   41

C. Oniromantique et nécromancie   43

D. Héroïsation des rois morts   44

E. Actes rituels   45

F. Rites oraux   46

II – Structure formelle   49

A. Structure verbale   51

1. Pouvoir magique du mot   51

2. De l’exclamation au mot   52

170

3. Substance sonore du mot    55

4. Figures de pensée    57

5. Caractères généraux de la langue incantatrice tragique    63

B. Mise en scène    64

1. Pouvoir magique de la danse et du geste    65

2. Mouvements corporels σχήματα / skhèmata    67

3. Évolutionsφοραῖ / phoraï    72

4. Coordination des mouvements de mise en scène    74

5. La question du masque    76

III – STRUCTURE INTERNE    77

A. Structure logique    78

1. Incantations à forme responsoriale    79

2. Formes à refrain    92

B. Structure cultuelle    96

1. Éléments de l’hymne cultuel    96

2. Évocation desPerses    98

3. Incantations funèbres   101

4. Incantation aux dieux : Suppliantes, 111-176   106

5. Incantations de malédiction   108

6. Chœurs de bénédictions   111

7. Conclusion   113

IV – ἮΘΟΣ ou caractère lyrique   115

A. Rythme progressif des incantations   115

B. Formes sans refrain   118

1. Les Perses, 633-680   118

2. Choéphores, 315-475   118

3. Troyennes, 1301-1316   120

4. Euménides, 916-1020   120

C. Formes à refrains   120

1. Suppliantes, 111-175   120

2. Euménides, 307-396   121

3. Euménides, 777   122

4. Suppliantes, 630-709   122

D. Conclusion : les mètres les plus usuels de l’incantation   122

Conclusion   125

Postface

Les mots d’après…   133

Annexe

Roland Barthes, « Les Perses d’Eschyle » (1936)   153

Glossaire   155

Notices biographiques   159

Indications bibliographiques   163

Index sélectif des noms   167