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"Traditions orales et protection de la biodiversité" (Korhogo)

Publié le par Esther Demoulin (Source : GNESSOTE Michel)

COLLOQUE INTERNATIONAL
Appel à communications

TRADITIONS ORALES ET PROTECTION DE LA BIODIVERSITE

  Porteurs du projet: FANNY Yacouba- GNESSOTE  MICHEL-EKRA Christophe


 
Depuis quelques décennies, les sociétés contemporaines sont confrontées à une multitude de crises dont les conséquences affectent aussi bien les populations que l’environnement dans lequel celles-ci vivent.  Au nombre de ces crises sans précédent qui touchent l’humanité, figurent celles du réchauffement climatique et de l’industrialisation qui, avec acuité, posent à tout prix, la problématique de la préservation de la biodiversité. Les résolutions issues des nombreuses rencontres scientifiques, des conférences, des congrès et des  sommets initiés par les Grandes Puissances de ce monde, au cours des dernières années, peinent encore à être appliquées et à offrir à l’humanité un brin d’optimisme pour le futur.

Dans de telles circonstances, les réflexions sur des pistes novatrices ou des propositions susceptibles de contribuer à la sauvegarde du patrimoine naturel mondial ne manqueraient pas d’intérêt. Sur cette base, le recours aux perspectives nouvelles que peuvent offrir les traditions orales en tant que « parole juridique, historique, artistique, etc. mais également tout discours sur la pratique scientifique, technologique, économique ou autre de notre société ancienne », selon que le dit Zadi (2011, p.10), pourrait constituer une alternative crédible à la question de la protection de la biodiversité.

En effet, dans les civilisations authentiques de l’Afrique, par exemple, les traditions orales constituent la pierre angulaire de toute une philosophie existentielle. Elles élaborent des principes et des institutions qui assurent la fixation et la diffusion, sur le plan diachronique, des mœurs, des faits et des expériences accumulés, au fil des siècles, d’une génération à une autre. L’importance de ces savoirs locaux est prise en compte dans les débats mondiaux sur la nature (Roué, 2012 ; Tubiana, 2005).

Ces savoirs (les traditions orales) renferment et charrient des clés permettant la fluidité des rapports de l’homme à son environnement. En d’autres termes, les traditions orales ont toujours permis d’intégrer des pratiques dans le processus de gestion de la biodiversité et de la conservation des écosystèmes. Elles imposent, par exemple, les principes de la sacralité et du totémisme qui constituent des leviers culturels rendant possible la préservation de la faune et de la flore. Aller contre les croyances qu’elles véhiculent reviendraient à attirer des malédictions de tout ordre (maladies, sécheresse, infertilité) sur la communauté (Ibo, 2005). D’où la nécessité de s’y référer pour une plus grande conservation de la biodiversité.

Traditions orales et biodiversité entretiennent de la sorte, des rapports de complémentarité. A cet effet, il serait intéressant de mener des réflexions sur l’apport des traditions orales dans la préservation de la biodiversité. Autrement dit, comment les traditions orales parviennent-elles à s’inscrire dans la dynamique de sauvegarde et de protection de la biodiversité ?  Dans quelle(s) mesure (s) les peuples parviennent-ils à la conservation de la nature et de ses composantes dans leurs pratiques traditionnelles ? Comment les traditions orales participent-elles à la protection de la biodiversité ? Quels sont les canaux et les modalités que les traditions orales mobilisent pour répondre efficacement à la préservation de la biodiversité en danger ? Telles sont les questions autour desquelles gravite la pensée de ce colloque.

En offrant cette opportunité à la communauté scientifique internationale, les organisateurs de ce colloque invitent toutes les disciplines à s’interroger sur la question des traditions orales face au défi de la protection de la biodiversité.  Une liste non exhaustive d'axes de réflexion est proposée à cet effet :
-       Axe 1 : L’importance des canaux profanes et sacrés dans la préservation de la biodiversité ;
-       Axe 2 : Savoirs juridiques et scientifiques anciens dans le processus de sauvegarde de la biodiversité ;
-       Axe 3 : Les genres littéraires oraux et la préservation de la biodiversité ;
-       Axe 4 : Les langues et les arts traditionnels au service de la sauvegarde de la biodiversité ;
-       Axe 5 : Considérations culturelles face au défi de la protection de la biodiversité.
 
COORDINATEURS
Pr TOUOUI BI Irié Ernest
Pr KONAN Yao Lambert
Dr YAO Jackin Simplice 
Dr FANNY Yacouba
Dr GNESSOTE Dago Michel
Dr EKRA Gnankon Christophe Richard
 
CALENDRIER ET MODALITÉS DE SOUMISSION DES COMMUNICATIONS
►Diffusion de l’appel : Mardi 03 janvier 2023
►Réception des propositions de communication : Du 03 janvier au 15 février 2023
►Retour du comité scientifique après soumission des résumés : 28 février 2023
►Les propositions de communication devront être envoyées en version word aux adresses suivantes : yacoubafanny75@gmail.com, gnedami@yahoo.fr, rickyekra@gmail.com, bahouattara03@gmail.com  
►La langue du colloque est le français. Pour un esprit de convivialité, nous incitons les participants (es) à venir en présentiel, en revanche pour des personnes ne pouvant pas effectuer le déplacement, une communication en distanciel est possible.
►Tenue du colloque : 12 et 13 mai 2023 à l’université Peleforo GON COULIBALY de Korhogo
 
FRAIS D’INSCRIPTION (en CFA) A VOTRE APPRÉCIATION
Les frais d’inscription sont de 50 000 FRANCS CFA (75 euros) pour les enseignants – chercheurs (es) ; 30 000 francs CFA (50 euros) pour les docteurs non recrutés ; 20 000 francs CFA (30 euros) pour les doctorants (es). Ils couvriront le kit du communicant, les déjeuners et les pauses-café.
 
COMITÉ D’ORGANISATION
Yapo Mousso Ludovic (MC), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Yao Jackin Simplice (MA), Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Fanny Yacouba Université (MA), Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Gnessoté Dago Michel (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Akrégbou Boua Paulin (MA), Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Silué Gnénébélougo Franck (MA), Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Goore Lou Tra Mariata Epse Nene, Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Kone Brahima, Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Sherif  Massandjé, Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Ekra Gnankon Christophe Richard (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Affouroumou Kouassi Antoine, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Kakou Beatrice Epse Assi (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Yéo Natenin, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Agbé  Jean-Jacques (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Djatchi Gnagbo Raymond, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Ouattara Badrissa, Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Tidou Dje Christian (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Singo Généviève Epse Sahi, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Mafiani N’da (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Sionkouwon Nestor (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dédé Toh Térence (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Ehui Jean-Marius (MA), Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Kamagaté Ouattara Bakary (MA), Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
Sény Ehouman Besmez (MA), INSAAC, Abidjan
Kouakou Brigitte Charleine Bosson épse Barrau (MA), Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo
 
COMITÉ SCIENTIFIQUE
ZIGUI Koléa Paulin, professeur des universités, littérature orale africaine et médiévale (Université Alassane Ouattara, Bouaké)
TOUOUI BI Irié Ernest, professeur des universités, littérature orale (Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan)
KONAN Lambert, professeur des universités, littérature orale (Université Alassane Ouattara, Bouaké)
KOUAKOU Jacques Raymond, professeur des universités, littérature orale (Université Alassane Ouattara, Bouaké)
KOSSONOU Kouabenan, professeur des universités, stylistique et poétique (Université Alassane Ouattara, Bouaké)
KOUADIO N’guessan Jérémie, professeur des universités, linguistique africaine (Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan)
DADIE Djah Célestin, professeur des universités, poésie africaine (Université Alassane Ouattara, Bouaké)
ADOM Marie Clémence, professeure des universités, poésie africaine (Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan)
ABOUA Abia Alain, professeur des universités, linguistique africaine (Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan)
KOFFI Elvis Gbaklia, professeur des universités, musicologie (Ecole Normale Supérieure, Abidjan)
GAYIBOR Nicoué Lodjou, professeur des universités, histoire (Université de Lomé)
CLAUDIE Axaire, professeure des universités, ethnopharmacologie (Université de Brest France)
SOMME Magloire, professeur des universités, histoire contemporaine, (Université de Ouagadougou)
OBOU Louis, professeur des universités, littérature africaine d’expression anglaise, (Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan)
SEKOU Bamba, professeur des universités, histoire africaine (Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan)
JEAN Dérive, professeur des universités, littérature orale africaine (Université de Savoie)
THOMAS Beat, professeur des universités, linguistique (Université de Bale Zurich)
 

BIBLIOGRAPHIE À TITRE INDICATIF
-Zadi Zaourou, (2011), Anthologie de la littérature orale de Côte d’Ivoire.
-Roué M. (2012). « Histoire et épistémologie des savoirs locaux et autochtones », Revue d’ethnoécologie [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 02 décembre 2012.
- Tubiana L. (2005). « Les savoirs naturalistes locaux, une question globale », Dans Bérard L., Cegarra M., Djama., Louafi S., Marchenay P., Roussel B. & Verdeaux F. (dir.) (2017). Biodiversité et savoirs naturalistes locaux en France, CIRAD, IDDRI, IFB, INRA, pp. 7- 8
-Ibo, J., (2005), « Contribution des organisations non gouvernementales écologistes à l’aménagement des forêts sacrées en Côte d’Ivoire : l’expérience de la Croix Verte », [VertigO]  la revue électronique en sciences de l’environnement, 6, 1, [En ligne], URL : URL : http://vertigo.revues.org/2813. Bertrand, A. (1992). L’organisation sociale pour la destruction des forêts : le cas de la Guinée Bissau. Arbres, forêts et communautés rurales, Bulletin numéro 2, 35-51.
-Byers, B. (1997). Démarche pour comprendre et influencer les comportements à l’égard de la conservation et de la gestion des ressources naturelles. Washington D.C. : Programme d’appui à la biodiversité, Bulletin sur la biodiversité africaine, numéro 4.
-Condé, K. (1997). Les organisations sociales traditionnelles et les services publics de conservation des écosystèmes dans le contexte guinéen (cas du Parc national du Haut Niger). Mémoire de diplôme d’études approfondies d’histoire, sociétés et civilisations, option anthropologie, Université de Rennes (France).
-Diallo, A. et Diallo, S. (1999). Gestion traditionnelle des ressources naturelles. Conakry : Séminaire WAPLEC/Guinée, Université de Conakry.