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Les vies de Monique Wittig
Publié le par Marc Escola

"Pour Le Corps lesbien j’étais face à la nécessité d’écrire un livre entièrement lesbien dans sa thématique, son vocabulaire et sa texture, un livre lesbien du début à la fin, de la première à la quatrième de couverture. Je me trouvais par conséquent devant une double béance : celle de la page blanche que doivent affronter tous les écrivains lorsqu’ils commencent un livre, et une autre de nature différente : il n’existait aucun livre de ce genre. Jamais je n’ai relevé un défi aussi radical. Pouvais-je tenter cela ? En étais-je seulement capable ? Et quel serait alors ce livre ? J’ai gardé le manuscrit six mois dans un tiroir avant de le donner à mon éditeur." Ainsi Monique Wittig retraçait-elle la genèse de son essai Le Corps lesbien que les éditions de Minuit viennent opportunément de rééditer au format de poche, et dont Fabula vous invite à (re)lire un extrait…

Les éditions Gallimard rééditent de leur côté dans la collection "L'imaginaire", Le voyage sans fin, accompagné de deux préfaces signées par W. Delorme et L. Murat. Détournement fantasque, féministe et poétique de Don QuichotteLe voyage sans fin offre une nouvelle lecture du roman de Cervantès. Ici, Quichotte est une femme chevalier errant, passionnée de livres et d’écriture, en quête de justice et de liberté. Accompagnée de son écuyère, Panza, elle traverse nombre de péripéties et imagine un nouveau monde. Flanquée de ces deux "guerrillères", Wittig trouve une nouvelle occasion de déjouer les marques du genre et d’éclater les conventions. Elle nous offre dans cette courte pièce une expérience hybride, entre théâtre, cinéma et geste d’écriture : une profonde aventure politique. Représenté pour la première fois en 1985 au Théâtre du Rond-Point, coréalisé avec Sande Zeig, Le voyage sans fin avait alors été publié dans le supplément de la revue féministe Vlasta, et était demeuré depuis lors confidentiel. Fabula vous invite à feuilleter le livre…

Émilie Notéris a fait paraître à l'automne un "brouillon pour une biographie" de Wittig (Les Pérégrines), tentative pour écrire sa "vie éternelle – sa vie vécue et celle qu’elle continue d’avoir après sa mort. Nous n’en avons pas fini avec Wittig, cela ne fait que (re)commencer". Fabula vous offre de feuilleter l'ouvrage…

Rappelons qu'on peut lire dans la seizième livraison de Fabula-LhT un article de Chloé Jacquesson sur Le Corps lesbien : "Sautant en mille morceaux sans pouvoir m/e disjoindre complètement : sur quelques effets d’illisibilité dans Le Corps lesbien de Monique Wittig", mais aussi qu'il est aussi régulièrement question de M. Wittig dans le sommaire consacré en 2021 aux "Pensées de la littérature et savoirs situés".