Si le principe d’une lingua franca est indissociable de la pratique diplomatique, il n'en repose pas moins sur de véritables jeux de pouvoir afin d'imposer l'usage d'une langue par rapport à une autre. Cette relation, à la fois politique et culturelle, entre langues et diplomaties a déjà fait l’objet de plusieurs travaux, souvent dédiés à une période et/ou à une pratique diplomatique donnée. L’objectif de ce colloque international sera donc d’embrasser l’ensemble de l’histoire diplomatique européenne, de l'établissement des premières diplomaties permanentes à nos jours, mais aussi dans sa diversité de pratiques. Par cettee approche volontairement englobante, il s’agira d'identifier les stratégies d’adaptation pour me re en oeuvre à la fois la pratique diplomatique mais aussi une certaine conception, politique, sociale et culturelle, de la diplomatie et de son exercice.
Programme
Mercredi 7 décembre
13h30-13h40: Accueil
13h40-14h: Introduction – Guido Braun (Université de Haute-Alsace) et Camille Desenclos (Université de Picardie Jules-Verne)
Session 1 : Pratiques linguistiques et institutions diplomatiques
(Présidence de session : Stéphane Péquignot (EPHE))
14h-14h25: Véronique Jude (Université Grenoble Alpes), L’usage de la langue vernaculaire dans les relations diplomatiques de l’Espagne du Siècle d’Or : enjeux pragmatiques et linguistiques
14h25-14h50: Vladislav Rjéoutski (Institut historique allemand), Les langues diplomatiques dans les contextes formels : le cas de la Russie (XVII-XVIIIe siècles)
14h50-15h15: Virginie Martin (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), Médiatrice ou prosélyte ? La compétence linguistique comme enjeu de la "régénération" diplomatique sous la Révolution française
15h15-15h45: Discussions
Pause
Session 2 : Les interprètes au cœur de l’institution diplomatique
(Présidence de session : Laurent Curelly (Université de Haute-Alsace))
16h05-16h30: Angela de Maria (Università de San Marino), Drogmans levantins ou drogmans européens ? Les enjeux sociaux, juridiques et culturels de la création d’un corps d’interprètes au service de l’ambassade française à la Porte ottomane (XVII-XVIIIe siècles)
16h30-16h55: Samuel Vitalis (Université de Haute-Alsace), Claudel et l’interprétariat
16h55-17h15: Discussions
Jeudi 8 décembre
Session 3 : La diplomatie au défi du multilinguisme contemporain
(Présidence de session : Régine Battiston (Université de Haute-Alsace))
9h30-9h55: Stanislas Jeannesson (Nantes Université), L’usage du français à la Société des Nations : enjeux internationaux et pratiques de travail
9h55-10h20: Ludovica Maggi (Université Sorbonne Nouvelle) et Luca Barani (Université libre de Bruxelles), PFUE et multilinguisme : promotion de la francophonie et enjeux de positionnement international
10h20-10h45: Marie-Josée de Saint-Robert (politologue et linguiste, ancienne chef du Service linguistique de l’Office des Nations Unies à Genève), Les diplomates et la traduction à l’ONU
10h45-11h15: Discussions
Pause
Session 4 : Pratiquer la langue au quotidien
(Présidence de session : Indravati Félicité (Université de la Réunion))
11h35-12h: Ferenc Tóth (Centre de recherches en sciences humaines, Budapest), « Apprendre la langue et m’instruire sur les mœurs ». Pratiques linguistiques et transfert des informations aux ambassades françaises à Constantinople dans la première moitié du XVIIIe siècle
12h-12h25: Nina Pösch (Université de Haute-Alsace / Université d’Augsbourg), L’usage des langues dans la correspondance diplomatique de la France avec des états de l’Empire au XVIIIe siècle
12h25-12h45: Discussions
Pause
Session 5 : De la langue au langage diplomatique
(Présidence de session : Isabella Lazzarini (Università degli studi de Molise))
14h15-14h40: Andrea Maggi (Università di Napoli Federico II), Sources for the history of non-literary language. Chancery and diplomacy in the Kingdom of Naples in the second Quattrocento
14h40-15h05: Maike Sach (Johannes-Gutenberg-Universität Mainz), Between Textual Fidelity, ambiguity and omissions. Translation and Interpretation in contacts of Muscovy with European Courts at the Turn of the Modern Era
15h05-15h25: Discussions
Pause
Session 6 : La langue au cœur des conflits
(Présidence de session : Lucien Bély (Sorbonne Université))
15h45-16h10: Xavier Le Person (Sorbonne Université), Le prince de Condé et les pièges de l’espagnol lors de la négociation des articles particuliers du traité des Pyrénées (1559)
16h10-16h35: Markus Laufs (Deutsches historisches Museum, Berlin), Traduttore – Traditore – Pacificatore. Translations as Instruments of Papal Peace Mediation at the Congresses of Westphalia and Nijmegen
16h35-16h55: Discussions
Vendredi 9 décembre
Session 7 : Apprentissage et usage des langues
(Présidence de session : Déjanirah Couto (EPHE))
9h-9h25: Ekaterina Domnina (Moscow Lomonosov State University), Foreign Language Competence of English Diplomats at the Papal Court during the High Renaissance
9h25-9h50: Pierre Saux-Escoubet (Sorbonne Université), Négocier avec une assemblée : obstacles linguistiques et stratégies d’adaptation à Venise au XVIIe siècle
9h50-10h15: Isabelle Dasque (Sorbonne Université), La promotion des langues étrangères chez les diplomates : un enjeu précoce pour le Quai d’Orsay (XIXe – début XXe siècle)
10h15-10h45: Discussions
Pause
Session 8 : Diffuser sa langue
(Présidence de session : Laurent Warlouzet (Sorbonne Université))
11h05-11h30: Luciano Piffanelli (Université de Haute-Alsace), « Die Sprache verkleidet den Gedanken »? Quelques réflexions autour des usages linguistiques dans les recueils diplomatiques de l’époque moderne (XVIIe-XVIIIe siècles)
11h30-11h55: Vincent Genin (EPHE), Préserver la modernité du français, retraduire l’histoire : la réflexion de J.B. Scott et N.M. Butler (1924)
11h55-12h15: Discussions
12h15-12h30: Conclusions, Renaud Meltz (Université de Haute-Alsace).