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Le parc humain. Enclave et vulnérabilité d'Alfred Kubin à Westworld (Paris)

Le parc humain. Enclave et vulnérabilité d'Alfred Kubin à Westworld (Paris)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Julien Jeusette)

Le parc humain. Enclave et vulnérabilité d’Alfred Kubin à Westworld

Ven 18 nov, Ven 2 déc, Ven 16 déc, Ven 20 janv, Ven 27 janv (18h15-20h15)
Salle des Mariages, Mairie Paris Centre, 2 rue Eugène Spuller, 75003 Paris
(métro ligne 3, station Temple, Arts et Métiers ou République)

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Lien visioconférence :
https://us06web.zoom.us/j/83963311141?pwd=NnhOUzJhbzZ3SjFsek4vMmoxcE9VZz09
ID de réunion : 839 6331 1141
Code secret : 888854

Les enclaves foisonnent dans la fiction contemporaine. Parallèlement aux murs qui
sont érigés à travers le monde, d’innombrables romans, films et séries présentent
aujourd’hui des espaces clos dans lesquels des populations confinées sont séparées
les unes des autres – constituées en tant qu’autres par le fait même de cet
enclavement. Ces espaces peuvent être interprétés comme des « parcs humains », à
savoir des lieux fermés qui promettent aux uns l’invulnérabilité, tandis que d’autres
sont repoussés à l’extérieur et réduits au statut de spectres menaçants. Si Peter
Sloterdijk, dans Règles pour le parc humain (1999), défend la thèse anthropologique
selon laquelle « les hommes sont des créatures qui se soignent et se protègent ellesmêmes,
des créatures qui, où qu’elles vivent, créent autour d’elles un espace en forme
de parc », nous voudrions, à l’inverse, historiciser cette spatialisation du politique,
inséparable selon nous de l’ère des masses. Des premiers parcs à thème, au début
du XXe siècle, jusqu’aux communautés fermées, en passant par toutes les formes de
zoning, la modernité architecturale a fait de l’enclave un habitat désirable. Et pourtant,
cette utopie d’un espace protégé qui exclut l’imprévisible a immédiatement été saisie
par les écrivains (à commencer par Alfred Kubin dans L’Autre Côté) comme une fiction
certes séduisante, mais mortifère.

En étudiant les modalités esthétiques selon lesquelles la littérature et le cinéma
reconfigurent les parcs humains et pensent leur ambivalence, ce séminaire proposera
une archéologie de la tentation contemporaine de l’enclavement, et examinera le
caractère inséparable de l’espace et de l’éthique – comment, en d’autres termes, un
type d’architecture fait faire, induit des comportements, organise tacitement la praxis
humaine. Peut-être serons-nous alors en mesure d’envisager pour notre monde ce
que Jean-Luc Nancy nomme la déclosion, à savoir « l’ouverture d’un enclos, la levée
d’une clôture ».

Intervenants :
– Vendredi 18 novembre : Julien Jeusette et Ezio Puglia
– Vendredi 2 décembre : Bruce Bégout, Université Bordeaux Montaigne
– Vendredi 16 décembre : Bernard E. Harcourt, Columbia University/EHESS
– Vendredi 20 janvier : Yves Citton, Université Paris 8, et Marielle Chabal (artiste)
– Vendredi 27 janvier : Julien Jeusette et Ezio Puglia