Vient de paraître :
La période comprise entre 1917 et 1937 marque la genèse de la culture chinoise moderne. Les intellectuels de la jeune République de Chine, fondée en 1912, cherchent à élaborer une nouvelle littérature, nourrie de valeurs républicaines et prenant ses distances avec le confucianisme. Les nombreux commentaires et traductions d’œuvres françaises, publiés dans les revues littéraires chinoises, donnent une vision des grands écrivains français (Villon, Ronsard, Montaigne, Molière, Baudelaire…) modelée par la position littéraire, sociale ou idéologique des critiques et des traducteurs. Ces lectures divergentes et contrastées d’œuvres françaises font émerger les enjeux structurants du monde intellectuel chinois jusque dans les décennies suivantes, ce qui permet de mieux comprendre la mentalité chinoise contemporaine, prise entre tradition et modernité.
Docteur ès lettres de l’université Paris-Sorbonne, maître de conférences au département de langue et littérature françaises de l’université Fudan (Shanghai) et membre associé du Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (CECMC), Yang Zhen est spécialiste des relations littéraires et culturelles franco-chinoises, surtout de la première moitié du XXe siècle. Il a obtenu le Prix de l’Association internationale des études françaises (2014) ainsi que le Prix Saint-Gobain du Centenaire de la Villa Basset (2022). Il a dirigé l’édition du volume collectif Baudelaire et la Chine (2021).