Faire face à la guerre dans la littérature et les arts : nommer, écrire, représenter (Bordeaux)
Depuis l’attaque militaire de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le monde assiste à l’installation dans le temps d’un nouveau conflit qui, au sein de l’espace public russe, refuse encore de dire son nom. Cet atelier voudrait interroger les réactions possibles du champ universitaire et des acteurs du champ culturel mais aussi leurs éventuelles articulations dans les domaines de la littérature et des arts. Quels effets la guerre produit-elle sur les recherches en études littéraires et en histoire de l’art ? À partir de nombreux exemples de résistance culturelle suscitée par le conflit russo-ukrainien, on se demandera quelles fonctions les représentations littéraires et artistiques de la violence guerrière ont pu revêtir dans le temps long et dans les autres espaces issus de l’ancien Empire russe ou de l’ex-URSS. Il s’agira enfin de voir comment l’actualité infléchit la réception des œuvres du passé en considérant les processus d’anamnèse auxquels celle-ci peut donner lieu. Afin d’élaborer une réponse collective à ces questionnements, l’atelier accordera une place centrale aux échanges entre chercheuses/chercheurs, artistes, traductrices/traducteurs mais aussi entre étudiantes/étudiants, actrices/acteurs de la vie universitaire.
Programme :
10h30. Accueil des participants
11h – 11h10 Introduction :
Pascale Melani, Florence Corrado, Anastasia Kozyreva, Nicolas Aude
11h10-13h Séance 1 : « Nommer »
Table ronde modérée par Florence Corrado (Université Bordeaux-Montaigne) et Anastasia Kozyreva (Inalco)
Isabelle Poulin (Université Bordeaux-Montaigne) – « Imaginaires dévastés : la traduction comme geste »
Antoine Nicolle (Inalco) – « Les plates-formes d’expression russophone en ligne depuis le 24 février : l’exemple de ROAR »
Asia Kovrigina (Université Bordeaux-Montaigne) – « La volonté d’attester. Les écrits des témoins oculaires du génocide des Juifs en URSS »
Nicolas Aude (Sorbonne Université) – « Y a-t-il une mémoire littéraire des ostarbeiter soviétiques ? »
Kateryna Tarasiuk (Université Grenoble Alpes) – « Les stratégies d’écriture féminine en temps de guerre : le cas de l’Ukraine »
13h – 14h. Déjeuner
14h – 14h30. Lectures : « La poésie face à la guerre », animation par Denis Lakine (Inalco)
14h30 – 16h30. Séance 2 : « Représenter »
Table ronde modérée par Pascale Melani (Université Bordeaux Montaigne) et Anastasia Kozyreva (Inalco)
Antoine Pavoz, Léa Poupinais, Sulamita Semeniuk, Lucas Thomas (étudiants de Master à l’Université Bordeaux Montaigne) – « Le théâtre face à la guerre »
Iris Saada (Sorbonne Université) – « Expansion militaire et appropriation narrative : Semion Remezov, un écrivain face à la conquête de la Sibérie »
Nino Kirtadze (réalisatrice) – « Filmer la guerre »
Igor Minaïev (réalisateur) – « Les films de propagande comme prédécesseurs des fake news »
Vita Susak (chercheuse indépendante) – « Entre sarcasme et compassion. La perception de l’invasion russe par les artistes ukrainiens »
16h30 – 17h30. Discussion finale. Conclusions.
Comité d'organisation: Nicolas Aude, Florence Corrado, Anastasia Kozyreva, Asia Kovrigina, Pascale Melani
Contact : anastasiia.kozyreva@inalco.fr