Unité minimale du langage et de l’écriture, la lettre alphabétique est un constant objet de réflexion, de spéculation, voire de divagations de la part de Victor Hugo, que celui-ci la considère isolément, dans sa configuration propre – visuelle ou sonore –, ou au sein des mots et des constructions où elle intervient. De là un complexe d’idées et de représentations qu’on s’attache ici à cerner sous forme d’abécédaire – un abécédaire savamment désordonné, qui suit les libres associations, les détours, les zigzags de la pensée, et, de lettre en lettre, ouvre au lecteur – tantôt entrebâille, tantôt ouvre toutes grandes – les portes du paysage mental hugolien.
Stéphanie Boulard (Auteur)
Stéphanie Boulard est professeure de littérature française à Georgia Tech (Atlanta). Sa recherche porte sur la création littéraire et la relation texte-image du xixe siècle au contemporain. Elle a dirigé plusieurs collectifs consacrés à ces questions dans les œuvres de Pascal Quignard (Tangence, 2017), Claude Louis-Combet (Corlevour, 2008), ou encore Hélène Cixous (PSN, 2019). Auteure de Rouge Hugo (PUS, 2014), elle a publié plusieurs articles et essais sur l’écriture et les dessins de Victor Hugo et a dirigé le collectif Ego Hugo (RSH, 2011).
Pierre Georgel (Auteur)
Pierre Georgel a dirigé successivement le Cabinet d’art graphique du musée national d’Art moderne, le musée des Beaux-Arts de Dijon, le musée national Picasso et le musée national de l’Orangerie. Ancien professeur à l’École du Louvre (chaire d’histoire de l’art au xixe et au début du xxe siècle). Outre plusieurs publications de jeunesse autour de Léopoldine, ses travaux sur Hugo concernent principalement sa réception (La Gloire de Victor Hugo, 1985) et son œuvre dessiné, auquel il a consacré de nombreuses publications ainsi que plusieurs expositions, et dont il établit actuellement le catalogue raisonné. Parmi ses autres publications : La Peinture dans la peinture (avec Anne-Marie Lecoq, 1982 et 1987), Courbet : le poème de la nature (1985), Claude Monet : Nymphéas (1999), Orangerie, 1934 : les « peintres de la réalité » (2007) et plusieurs études sur la réception des arts « autres » (graffiti, dessins d’enfants…) avant l’art moderne.