En l'espace de six ans, Galilée est passé du statut de professeur de mathématiques à celui de personnage public à la cour de Florence. Durant ces années Galilée a fait, grâce à l’usage des nouvelles lunettes astronomiques, une série de découvertes qui ont révolutionné notre compréhension de la réalité physique : les reliefs de la Lune, les satellites de Jupiter, une multitude d’étoiles encore jamais vues par aucun œil humain, et, peu après, les taches solaires.
En étudiant ces découvertes sous l’angle de leur diffusion dans la communauté savante, et, au-delà, dans l’aire d’influence de la cour de Florence, ce livre s’attache à démontrer que la logique de la découverte scientifique ne peut pas être séparée des contextes de sa réception.
Sommaire
Préface. Le crédit des science studies : une lecture de Mario Biagioli
Antonella Romano
1. Brefs repérages
2. Science studies made in Biagoli's way
3. Le crédit du docteur Mario : instruments, droit, crédit
Galilée et ses publics. Instruments, images et culture du secret
Abréviations
Introduction. Des instruments en laiton aux suppléments textuels
Au seuil de la publication
Du pensionnat à la cour
Épisodes
Chapitre I. Le financement de l'aura. Distance et construction de l'autorité scientifique
Étoiles lointaines, cités lointaines
Le morcellement des investissements
Les investissements parallèles
La livraison des biens
Les pouvoirs de l'incomplétude
Distances institutionnelles
Problèmes à Londres, renommée à l'étranger
Distance, lettres et perceptions partielles
« To ask or not to ask », telle est la question
Construitre le centre depuis la périphérie, et vice versa
Le contrôle social et sélectif des corps
Du cas par cas à la routine
Chapitre II. Reproductibilité ou monopole ? Les astres médicéens, entre invention et découverte
Des confirmations livrées à elles-mêmes
Émergence d'un champ, mais pas d’une communauté
Preuve par la périodicité contre perception instantanée
Le temps et ses marchés
Lunettes astronomiques et boîtes noires
Inventions et divulgation
Inventions, découvertes et monuments naturels
De l’expertise à la localisation
Conclusion
Chapitre III. Entre risque et crédit. Représenter les objets en devenir
Des natures mortes aux séquences
Représentations cinématiques
Quête de la nouveauté et maîtrise du changement
Réalisme vs nominalisme, crédit vs risque : d’une alternative à l’autre
Du mouvement dans le soleil ?
Les pièges de l’empressement
La représentation des taches solaires
Films publics et chambres noires privées
De la fluidité des cieux aux contours indécis des satellites
Conclusion : un réalisme excrémentiel
Chapitre IV. Le livre de la nature de Galilée : une économie de la supplémentarité
Contraintes, suppléments et ajournements
Les racines prosaïques de la généralité
Du corpus aristotélicien au livre de la nature
Vendre le livre de la nature aux théologiens
Garder le cap métaphorique du livre
La vérité aux yeux de l’observateur inopiné
Inexorabilité ou inspiration ?
Inexorabilité de la nature et quête de la nouveauté
Jouer le jeu des dichotomies jusqu’au bout
Des obstacles et des ressources aux suppléments
Épilogue. Différences non intentionnelles
Remerciements
Bibliographie
Index