Et si l’écriture de Céline, ses choix de genres et de style étaient profondément solidaires de ses idées nationalistes et racistes? Une telle hypothèse suppose de ne pas concevoir le style d’un écrivain comme un pur jeu de formes, fût-il des plus virtuoses. Cet essai, issu des longues recherches menées sur l’auteur de Voyage au bout de la nuit, prend appui sur un examen du pseudonyme et de la scène de parole bien particulière qu’élabore l’écrivain. Celle-ci peut nous éclairer sur l’entrelacement de l’esthétique et de l’idéologie. Reprenons donc le dossier en détail: que se passe-t-il lorsque Louis Destouches adopte le pseudonyme littéraire de Louis-Ferdinand Céline ? À quelle voix et quelle posture auctoriale donne-t-il naissance? Comment cette voix migre-t-elle des romans aux pamphlets ? Et quel est son lien aux idéologies de l’époque ?
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Jérôme Meizoz enseigne la littérature française à l’Université de Lausanne. Lauréat du Prix de l’Académie suisse des sciences humaines 2005, il a publié L’Âge du roman parlant 1919-1939 (2001) ; Faire l’auteur en régime néolibéral. Rudiments de marketing littéraire (2020) ; Écrire les mondes vernaculaires. Littérature, ethnologie et création sociale (2021). En littérature, il est l’auteur de récits, dont Séismes (2013) ; Faire le garçon (2017, Prix suisse de littérature 2018); Absolument modernes ! (2019).
Table des matières
9 1. Pourquoi le pseudonyme ?
27 2. Sociologie du style célinien
57 3. L’amour des masques : Semmelweis
75 4. De Jules Vallès à Céline : politiques de la langue
101 5. Céline lecteur de C. F. Ramuz
107 6. Une réplique de la posture Céline : Richard Millet
127 Bibliographie générale
136 Sources des chapitres