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L’imaginaire écologique contemporain : littérature & environnement

L’imaginaire écologique contemporain : littérature & environnement

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Riccardo Barontini)

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La problématique environnementale occupe, depuis les années 1980, une place grandissante dans la fiction contemporaine. Si la relation de l’homme avec la nature, de Théocrite jusqu’à Thoreau, a toujours joué un rôle décisif dans la littérature occidentale, une conscience proprement écologique des menaces à l’équilibre de la biosphère est un acquis relativement récent, qui a touché la littérature après avoir pénétré la société. L’idée d’une époque géologique nouvelle, « l’Anthropocène », caractérisée par l’impact de l’action humaine, s’affirme alors progressivement en tant que catégorie de l’imaginaire littéraire, tandis que la nature se constitue comme force narrative autonome, ne se lisant plus exclusivement en tant que reflet des sentiments du sujet. À cet égard, Lawrence Buell, l’un des fondateurs de l’écocritique, écrit qu’un texte environnemental est tel lorsque « l’environnement non-humain se constitue comme une présence et non comme un cadre, en suggérant que l’histoire humaine est imbriquée dans l’histoire naturelle » (Buell 1995). Cela sous-entend une logique non-anthropocentrique, ne considérant plus l’intérêt de l’homme comme le seul légitime. La dimension éthique impliquée dans une telle démarche détermine à son tour une attention renouvelée à la référentialité de la littérature, voire à l’engagement des écrivains, également dans des contextes – tels que celui de la France – qui ont vu s’affirmer, dans l’après-guerre, un expérimentalisme formaliste autocentré (Schoentjes, 2015).
Le but de ce colloque est d’enquêter sur l’impact que la sensibilité écologique a sur l’imagination littéraire et sur les nouveaux liens que celle-ci instaure, dans nos représentations individuelles et collectives, avec ce qu’on appelle communément « la nature » et « l’environnement». Une cartographie transnationale des littératures environnementales – et/ou des fictions écologiques, pour donner ce nom aux textes les plus engagés– qui puisse rendre compte de ses caractéristiques et de ses objectifs, reste en effet encore largement à faire. Toutes les fictions littéraires (roman, nouvelle, récit) en langue française, anglaise, allemande et italienne seront explorées, dans une perspective globale, attentive aussi à la circulation des œuvres. Une attention particulière, dans l’esprit de la démarche écopoétique, sera consacrée à l’étude des moyens formels employés pour mettre en récit ces problématiques et, plus en général, à la spécificité littéraire de cette tendance culturelle (Scaffai 2017).

Les panels du colloque porteront sur des questions telles que l’imaginaire de l’oikos, la représentation du non-humain, la forme littéraire de l’écologie, l’écriture de la nature, les bouleversements écologiques et la littérature des lieux toxiques, l’écologie postcoloniale, le militantisme écologique, les fictions globales. 

Pour suivre le colloque en ligne, écrivez à riccardo.barontini@ugent.be