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Fratries & sororités afrodiasporiques : Penser, analyser & conceptualiser la création afropéenne

Fratries & sororités afrodiasporiques : Penser, analyser & conceptualiser la création afropéenne

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Chloé Dubost )


Institut d’Études Théâtrales de la Sorbonne Nouvelle
en partenariat avec le Lavoir Moderne Parisien 

Atelier de recherche dramaturgique du laboratoire SeFeA

Sous la direction de Sylvie Chalaye

FRATRIES ET SORORITÉS AFRODIASPORIQUES

Penser, analyser et conceptualiser la création afropéenne

   les samedis d’octobre et novembre de 14h à 17h30


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NB : nous vous invitons à vous reporter aux événements Facebook de chaque séance, pour être informé.es de leur actualité et leur possible évolution (la programmation de chaque séance n'étant pas toujours définitive).


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 « Cette question - Qu’as-tu fait de ton frère ?- fonde la spécificité du théâtre en tant qu’art. Je veux pouvoir répondre à cette question si Dieu me la posait. Qu’ai-je fait de mon frère ? Ce que j’en ai fait j’essaie d’en témoigner dans mon théâtre. » Koffi Kwahulé

Conçu comme un observatoire de la création afrodiasporique et une plateforme d’échanges scientifiques et de rencontres entre chercheurs, chercheuses, créateurs et créatrices, cet atelier de recherche du laboratoire SeFeA travaille sur l’analyse des œuvres et la conceptualisation des poétiques qui les traversent. Il se déploie au Lavoir Moderne Parisien, scène alternative ancrée au cœur de la Goutte d’or. 

« Fratries et sororités afrodiasporiques » sera cette année le fil rouge du séminaire-atelier en lien avec la programmation consacrée à Koffi Kwahulé au Lavoir Moderne Parisien et notamment Arletty, comme un œuf dansant au milieu des galets, mais aussi Boxer ou Kalakutadream, et d’autres pièces comme Samo, tribute to Basquiat ou Misterioso-119 que nous aborderons par des films de théâtre. Chaque séance sera animée à sa manière par une chercheuse ou un chercheur qui nous fera partager ses travaux et interrogera la notion de fratrie et de sororité en lien avec l’œuvre de Koffi Kwahulé, en invitant artistes, poètes, dramaturges, scénographes, sociologues, philosophes, etc. à dialoguer et à construire une pensée dramaturgique et poétique de la création afro-contemporaine.


09/10  Basquiat, Fela Kuti, Arletty… une fratrie indisciplinée

Avec Sylvie Chalaye (Sorbonne Nouvelle – SeFeA)

Entre arts plastiques, musique et cinéma… entre Afrique, Europe et Amérique… les figures qui inspirent Koffi Kwahulé constituent une fratrie insolite à étudier que nous explorerons avec les artistes qui ont joué ces personnages. Julia Leblanc-Lacoste et Kristian Frédric, Léonce Henri Nlend et la bande des Niaisman, Blade Mc Alimbaye, Yohann Pisiou, Willy Pierre-Joseph, Laëtitia Guédon, et bien d’autres viendront partager ce moment.

 
16/10 Sororités afropéennes et féminisme intersectionnel dans les dramaturgies contemporaines

Avec Chloé Dubost (Université de Toulouse Jean-Jaurès/Sorbonne Université)

Elles sont afrodescendantes, autrices, actrices, musiciennes, danseuses ou metteuses en scène engagées. Yasmine Modestine, Sandra Saint-Rose, Odile Sankara, Éva Doumbia, Léonora Miano, Penda Diouf... construisent aujourd’hui une sororité artistique qui interroge les enjeux féministes intersectionnels dans le théâtre contemporain. Nous irons à la rencontre de ces artistes, dont les œuvres participent à la reconnaissance de populations situées à l’intersection des axes de domination (genre, race, classe). Quelles réalités sont dénoncées (exotisation, réification, hypersexualisation, injonctions normatives, exclusion sociale…), et à travers quels choix littéraires, esthétiques et dramaturgiques ? En quoi ces œuvres participent-elles à la subversion de certains rôles sociaux aliénants, et comment est représentée l’émancipation ? Quelle(s) « sonorité(s) » ces œuvres permettent-elles de tisser ? À travers des entretiens, des projections, des mises en voix et en espace, plusieurs de ces artistes invitées au Lavoir Moderne  Parisien tenteront, elles aussi, de répondre à ces questions. 


23/10 Fratrie transatlantique / Fratrie africaine–américaine

Avec Raphaëlle Tchamitchian (Sorbonne Nouvelle SeFeA)

À la fin du XXe siècle, au moment où en France, Kossi Efoui, Koffi Kwahulé, Gerty Dambury, Caya Makhélé, Michèle Rakotoson… renouvelaient le théâtre afro-diasporique francophone, aux États-Unis apparaissait une génération d’auteurs dramatiques que la critique a baptisée post-black. Bien que ces auteurs et autrices se connaissent peu les uns les autres, on observe d’étonnantes similitudes dans leurs œuvres. Quoique de manière différente, les questions du refoulé colonial, du marronnage, du masque ou encore de la revenance habitent ces différentes dramaturgies. Cette séance explorera quelques écritures africaines-américaines contemporaines (Suzan-Lori Parks, Robert O’Hara, Jackie Sibblies Drury, Branden Jacobs-Jenkins, Jeremy O. Harris) en regard notamment de celle de Koffi Kwahulé, dans le but de travailler la notion de fratrie transatlantique. 


30/10 Fratries en désécritures – de Koffi Kwahulé à Penda Diouf, quelles dramaturgies aujourd’hui ? 

Avec Pénélope Dechaufour (Université Paul Valery- RIRRA et SeFeA)

Un parcours à travers les écritures afro-diasporiques d’aujourd’hui à la rencontres d’auteurs et d’autrices, invités à présenter leurs textes et à partager leur conception du théâtre notamment Penda Diouf, Sufo Sufo, Laetita Ajanohun et Elemawusi Agbedjidji (sous réserve)

Si des dramaturgies comme celles de Koffi Kwahulé ou de Kossi Efoui marquent un tournant esthétique dans les années 1990, faisant émerger, dans le sillon d’un auteur comme Sony Labou Tansi, l’inventivité créatrice des écritures afro-contemporaines ; depuis, d’autres dramaturges ont rejoint le paysage des dramaturgies afrodiasporiques. Cette séance questionnera les ruptures ou les mouvements de continuité esthétique, d’une génération à l’autre, en revenant sur la manière dont les dramaturgies afro-contemporaines et afropéennes travaillent à un geste de désécriture qui, à rebours des canons et des normes, proposent un autre regard sur le monde. Ouvrant des espaces alternatifs vis-à-vis du réel, à la croisée d’un geste poétique et plastique, de la dissémination et du ralliement à l’unisson, ces théâtres façonnent une langue singulière qui dit le caractère unique de leur expérience du monde et qui, mobilisée comme un matériau sonore, fait résonner leurs réflexions sur l’identité, l’exil, la création ou encore le cosmopolitisme à l’œuvre dans les mouvements diasporiques.
 

06/11 Actrices afrodescendantes et sororités de Bintou, Jaz à Boxer

Avec Charlotte Laure (Sorbonne Nouvelle - SeFeA)

Aïssa Maïga, Aïssatou Diop, Annabelle Langronne, Dominique Paquet, Daniela Jordano, Ludmilla Dabo, Astrid Bahia, elles ont toutes joué Bintou ou Jaz, ou encore plus récemment Arletty ou Boxer pour Julia Leblanc-Lacoste, Ophélie Delsaux, Maité Bufala… et construit une complicité avec l’œuvre de Koffi Kwahulé qu’elles soient noires ou blanches. Car il écrit d’abord pour des comédiennes et ce sont de vrais rôles d’héroïnes contemporaines qu’il propose. Plusieurs comédiennes viendront ainsi partager leur expérience et leur rapport à l’écriture de Koffi Kwahulé et auront carte blanche pour faire entendre les textes qu’elles souhaitent.

 
13/11 Fratrie philosophique : le corps émancipé

Avec Selim Rauer (Sorbonne Nouvelle - SeFeA)

Edouard Glissant, Gilles Deleuze, Hannah Arendt… l’œuvre de Kwahulé embrasse une fratrie philosophique. L’émancipation des corps est à mettre en lien avec la question du rapport à la mémoire et à l’inconscient traumatique ayant participé à la structuration des mémoires et des identités, à certains types de territorialité aussi, et de réalités urbaines qui surgissent dans l’œuvre dramatique de Kwahulé comme des espaces de claustration, de violence, mais également comme des productions historiques et sociales auxquels les corps de ses personnages cherchent à s’arracher. Qu’il s’agisse de Bintou, de Jaz, de Misterioso-119, de La Mélancolie des barbares… le rapport aux affects, aux espaces, à l'altérité et à l’identité racialisée, sexuée, et sociale passe par une production de conflits et de violences qui marquent les corps, mais passe également par une dimension proprement musicale que nous aborderons au fil des tables rondes, des projections et des lectures avec des philosophes et des artistes qui se sont confrontés à son écriture, comme Alexandre Zeff, Kristian Frédric, Marie Lecoq, Claire Chavanne, Rosa Gasquet, Virginie Soubrier…

 
20/11 De Daniel Maximin à Véronique Kanor en passant par Koffi Kwahulé : une fraternité poétique et musicale

Avec Marion Coste (Université de Toulouse)

« Frères de son », tous trois construisent une œuvre romanesque et poétique traversée par la musique, une œuvre en résistance, qui pense l’Histoire autrement, et entre en marronnage. Performances, mises en voix et tables rondes offriront un voyage en musique dans ces écritures pour aller à la rencontre de la fraternité qu’elles défendent et des vibrations qu’elles déploient. Daniel Maximin viendra partager son univers poétique et Véronique Kanor présentera une forme performative qu’elle nomme pict-dub-poetry : « Je ne suis pas d’ici, je suis ici »


27/11 Qu’ai-je fait de mon frère ? 

Avec Claire Chavanne (Sorbonne Nouvelle - Scénographe)

Un matin, ailleurs, un terrain vague au bord d’un précipice…
Un groupe, un temps, des rencontres et des partages autour d’El Mona de Koffi Kwahulé, une pièce écrite au Liban.
Conçue comme la restitution d’un voyage (photos, dessins, réflexions) cette séance propose une descente dramaturgique dans la pièce et son univers à travers les projets d’un atelier de scénographie / costume que viendront partager les étudiant.e.s. des Licences professionnelles « Métiers du design » de l’Institut d’Études théâtrales de la Sorbonne Nouvelle.