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« Aphra Behn, autoportrait ». Sortie de résidence d’écriture d’Aline César au Clos des Bernardines

« Aphra Behn, autoportrait ». Sortie de résidence d’écriture d’Aline César au Clos des Bernardines

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Michel Pierssens)

Depuis début septembre 2021, Le Clos des Bernardines accueille Aline César en tant qu’autrice associée avec le soutien de Ciclic Centre-Val de Loire.  Cette période offre à l’autrice et metteuse en scène de se consacrer à l’écriture et la recherche documentaire approfondie pour son projet romanesque autour de la passionnante figure d’Aphra Behn, dramaturge, romancière anglaise du XVIIe siècle. Pour cette sortie de résidence, Aline César embarquera le public dans l’univers de son roman dont elle dévoilera les premiers extraits.
 
Au cours de ces premiers mois, elle a principalement écrit des épisodes de l’enfance et de l’adolescence de la romancière, dans le Kent, entre la cité de Cantorbéry, la campagne environnante et l’imposant château de Penshurst. La ville de Saint-Aignan a servi à Aline César de cadre imaginaire pendant plusieurs semaines d’écriture et de recherche, et en particulier le site inspirant du Clos des Bernardines. Alors, pour cette ultime soirée, elle y transposera les lieux de l’action du roman dans une déambulation aux allures de jeu de piste qui nous plongera in situ en plein XVIIème siècle dans le monde fantasque et haut en couleurs d’Aphra Behn.
 
Lectures, musique et surprises émailleront cette soirée festive.
Vendredi 29 avril 2022 à 19h
17 Place de la République, Saint-Aignan 41
Entrée libre


 
« Le jardin de St Stephen avait pour nous l’exacte proportion de nos rêves. Son échelle était la mesure parfaite de ce que pouvaient nos jambes, nos bras, nos yeux qui se portaient à peine au ras du muret qui ceignait le potager. Ainsi, privés des grands espaces que nous foulions dans nos jeunes années, nous atteignîmes l’âge de raison en nous satisfaisant du parc. Nous y projetions nos expéditions, nous y déversions tantôt nos armées tantôt nos quêtes arthuriennes, nous en apprivoisions chaque recoin, chaque arpent. En baissant le front nous en apprenions les fruits tombés, les branches cassées, les pierres et les trous.  En levant le menton nous faisions muraille des feuillages, les épines des résineux étaient nos herses, et le moindre écoulement qui ruisselait sous nos souliers devenait douve, marais, détroit.
Peu à peu nous oubliâmes la forêt. Nous grandissions. Inexorablement.  Thomas grandit plus vite que moi. Bientôt nos trois années devinrent trois siècles et une rivière impraticable vint nous arracher l’un à l’autre, fichés chacun d’un côté de deux rives à la dérive. Mon corps je le crains en était la cause, plus précisément mon sexe. Celui de Thomas lui autorisait toutes sortes de métamorphoses, le mien brisait mes élans et m’enfermait. 
Mon sexe me mettait à l’index. » (Extrait – « le jardin ∞ 50 »)
 
Pour en savoir plus sur la résidence CICLIC