• S. RABAU, L'Intertextualité, Flammarion, GF-Corpus, 2002, en référence à la théorie des textes possibles proposée par M. Charles dans Introduction à l'étude des textes (Le Seuil, coll. « Poétique », 1995) :

« Tout texte s'écrit au prix d'un abandon de textes possibles dont il porte parfois la marque. […] Les possibles abandonnés dans le passé de la création peuvent toujours être réactivé par un autre écrivain, dans le futur. […] La notion de texte possible intéresse aussi bien la composition littéraire — l'auteur abandonne des possibles, mais exhume également des textes possibles dans les textes qui l'ont précédé — et l'interprétation — car c'est en lisant ou en commentant un texte qu'on découvre les possibles qu'il recèle et par là que l'on invite à la récriture. […] Le texte est bien porteur de fantômes, ceux de textes possibles qu'il n'actualise pas, ceux des possibles contenus dans d'autres textes et auxquels il redonne vie. Alors c'est seulement dans le futur d'un texte que l'on peut comprendre l'amont de sa création : c'est dans la lecture postérieure qui en sera faite — par un autre auteur qui l'interprète en le récrivant, par un interprète qui ébauche la récriture en le récrivant, que l'on comprendra au prix de quels abandons il s'est construit. »