Acta fabula
ISSN 2115-8037

DOSSIER CRITIQUE n°56

2019Décembre 2019 (volume 20, numéro 10)
titre du numéro

(Trans-)historicité de la littérature

Ce dossier critique d’Acta fabula accompagne et prolonge, sous le même titre, le numéro 23 de la revue Fabula‑LhT. Il rend compte d’ouvrages interrogeant plus ou moins directement l’hypothèse d’une historicité propre à la littérature, que celle‑ci soit attribuée aux textes eux‑mêmes ou aux commentaires qui en assurent la transmission.

Un premier ensemble regroupe des inédits qui portent sur des ouvrages s’étant révélés cruciaux dans le dialogue critique ouvert par le dossier de Fabula‑LhT : c’est le cas, notamment, de L’Animal ensorcelé. Traumatismes, littérature, transitionnalité (2016), écrit par l’une des contributrices du numéro, Hélène Merlin‑Kajman et présenté ici par Éva Avian. Dans le texte qu’Hélène Merlin‑Kajman nous a offert, elle noue un dialogue serré avec l’essai de Judith Lyon‑Caen, La Griffe du temps. Ce que l’histoire peut dire de la littérature, dont Jacob Lachat a rendu compte le mois dernier. À la présentation de ces deux ouvrages, s’ajoutent le compte rendu inédit de L’Histoire littéraire des écrivains (2013), dirigé par Vincent Debaene, Jean‑Louis Jeannelle, Marielle Macé et Michel Murat, ainsi que celui de Langage, histoire, une même théorie (2012), publié après la mort d’Henri Meschonnic, auxquels se trouvent encore associés les deux volumes plus récents de Jean‑François Perrin sur la Poétique romanesque de la mémoire (2017‑2018).

Notre dossier critique propose également un essai de compte rendu croisé, construit par Lise Forment à partir de plusieurs livres parus ces dernières années et traitant de la Querelle des Anciens et des Modernes : à l’image des polémiques qu’ils analysent, tous placent la question du temps au centre de leur démonstration. Il s’agit, dans l’ordre chronologique de leur parution, des livres de Joan DeJean (Ancients against Moderns: Culture Wars and the Making of a Fin de Siècle, 1996), Levent Yilmaz (Le temps moderne : variations sur les Anciens et les contemporains,2004), François Hartog (Anciens, modernes, sauvages, 2005), et Larry F. Norman (The Shock of the Ancient, 2011).

Enfin, un dernier ensemble composé de republications aborde des ouvrages jugés séminaux dans l’élaboration des questions qui ont motivé ce nouveau numéro de Fabula‑LhT : dans Le Temps des œuvres. Mémoire et préfiguration (2001), dirigé par Jacques Neefs et recensé par Jean‑Louis Jeannelle, Judith Schlanger et Georges Didi‑Uberman mettaient à l’épreuve des théories dont on sait désormais l’immense retentissement ; dans Revenances de l’histoire. Répétition, narrativité, modernité, Jean‑François Hamel analysait « la résurgence conjointe d’une poétique, la répétition, et d’un thématique, le revenant » (Raphaëlle Guidée), en s’appuyant à la fois sur la pensée de Paul Ricœur et sur la catégorie de « régime d’historicité » forgée par François Hartog.