Acta fabula
ISSN 2115-8037

2024
Avril 2024 (volume 25, numéro 4)
titre article
Nicolas Souhait

Plutarque et Amyot : au plus près du « moment Renaissance »

Plutarch and Amyot: a closer look to the “Renaissance moment”
Olivier Guerrier, Visages singuliers du Plutarque humaniste, Paris, Les Belles Lettres, 2023, 480 p., EAN 9782251454344.

1La quête des glissements, des strates, des télescopages ; un horizon qui est celui de l’appropriation singulière et de la différence de culture : la perspective d’Olivier Guerrier n’est résolument pas de traquer les contre-sens des humanistes sur Plutarque. Rappelant tout d’abord que l’œuvre de Plutarque est elle-même composite, le critique n’a de cesse de montrer comment ce phénomène se trouve élevé au carré par les humanistes, à rebours d’une saisie lisse et uniforme de leur part, qui serait immédiatement perceptible à la lecture de leur traduction. Il s’agit donc pour Olivier Guerrier d’étudier tout ce qui manifeste ce travail, conscient ou non, d’appropriation singulière, et surtout, ses symptômes, en évitant toute approche axiologique qui renverrait telle ou telle traduction à une mauvaise compréhension de la pensée de l’auteur. Cette perspective, rigoureuse tout autant que porteuse, est celle, pour reprendre les mots d’Olivier Guerrier, de « l’histoire des textes et la philologie », « mises au service de la traductologie et de l’herméneutique » (p. 17). L’auteur nous invite donc à l’étude d’un Plutarque humaniste qui, au total, ne peut être autre qu’un remarquable palimpseste, tant cet auteur est édité, traduit – en latin et en langues vernaculaires, lu, commenté ; et plus encore, c’est bien la découverte du caractère profondément matriciel de l’œuvre de Plutarque pour les hommes de la Renaissance qui attend le lecteur.

Du temps de Plutarque à la Renaissance

2Dans l’introduction, Olivier Guerrier situe un travail dont il justifie l’ampleur en rappelant l’importance de la fréquentation de la philosophie antique à la Renaissance, qu’il faut resituer dans le cadre du développement de l’imprimé ; à cet égard, il rappelle les principales évolutions du siècle, ce qui est l’occasion d’introduire un thème central, sur lequel nous aurons beaucoup à revenir : celui du christianisme, et plus précisément de la christianisation croissante des auteurs païens tout au long du siècle ; aucun philosophe n’y échappe. De façon générale, Olivier Guerrier montre bien que pour les humanistes, il y avait assurément matière à tirer profit des enseignements de Plutarque, lui pour qui le quotidien est un domaine à déchiffrer et dont la lecture s’avère au plus haut point profitable pour ce qui est de la « Philosophie active », d’après Goulart (p. 16).

3Le critique invite en préambule à revenir sur la généalogie de la constitution du corpus de Plutarque. Il s’intéresse à ce titre tant aux Vies parallèles qu’à cet ensemble hétéroclite que la tradition a appelé les Moralia. Il en arrive ensuite à la réception européenne de cette œuvre bicéphale, dont l’histoire commence en Italie. Les Vies d’abord, plus connues et à l’unité bien moins problématique d’abord, connaissent des éditions partielles, puis se voient réunies dans une première traduction latine en 1470. Pour ce qui est des Moralia, la première édition date quant à elle de 1509. Olivier Guerrier montre qu’on assiste peu à peu à la systématisation progressive du corpus de Plutarque à la faveur de l’imprimé. En France, les années 1520 marquent ainsi le début de la « vogue plutarquienne » (p. 36) ; les Opera omnia, en latin dans un premier temps, puis à la faveur de la traduction française d’Amyot ensuite, font l’objet d’une diffusion massive.

Un ouvrage bicéphale ?

4L’ouvrage se compose de deux parties d’importance et de volume égaux.

5Le premier volet est consacré à Jacques Amyot et s’intéresse à ses traductions de Plutarque, qu’il s’agisse des Vies ou des Euvres morales, avec pour objectif, dans un premier temps, d’étudier toutes les inflexions propres à Amyot lui-même, et en particulier tout ce qui vient signaler l’empreinte du temps d’Amyot. Dans un second temps, Olivier Guerrier envisage le corollaire de ces inflexions, en montrant toute l’autonomie de ses traductions par rapport à l’œuvre source et le fait qu’elles acquièrent en réalité un statut d’œuvre à part entière.

6Le second volet marque a priori un retour à Plutarque, dont il s’agit cette fois de considérer non pas l’œuvre dans son ensemble mais des traités isolés, des expressions ou des thèmes structurants, et la fortune, toujours heureuse mais de nature très diverse, qu’ils ont connue à la Renaissance. Mais là encore, il apparaît que cette fortune est très largement tributaire des traductions d’Amyot et de la manière dont il a pu ici ou là infléchir le texte de Plutarque : l’ouvrage est donc plus monolithique qu’il ne pourrait sembler de prime abord.

7Deux index – des noms, et des traités de Plutarque – complètent une abondante bibliographie, la plus à jour à l’heure actuelle sur Plutarque et sur Amyot, bien sûr, mais aussi remarquablement fournie sur chaque auteur rencontré, Montaigne en premier lieu.

8Revenons donc sur la démarche mise en œuvre dans chaque partie et sur les analyses proposées par Olivier Guerrier.

Amyot, ou du principal visage humaniste de Plutarque ?

9La première partie s’organise autour de la figure d’Amyot. Même s’il ne semble pas qu’Olivier Guerrier le dise en ces termes, l’ensemble de l’ouvrage, sans s’arrêter à cette première partie, montre que le « Plutarque humaniste » est résolument Amyot.

10Le premier chapitre revient donc sur Amyot d’un point de vue d’abord biographique, cherche à faire le point sur ce que l’on sait de sa bibliothèque – bibliothèque qu’il s’agit de penser comme tension à résoudre, puisque la bibliothèque d’Amyot est celle à la fois d’un évêque catholique et d’un humaniste – et propose une mise au point sur le travail du traducteur à la Renaissance et sur la manière dont on pensait ce métier à l’époque. La conclusion de cette réflexion générale d’ordre traductologique est sans appel : à la Renaissance, le traducteur, bien qu’« auteur en second » pour reprendre les mots de Peletier, peut avoir un visage, avec ses traits propres. La pratique de la traduction est aussi située dans le cadre de l’illustration du français et Olivier Guerrier revient sur le « sçavant traducteur » de la Defence de Du Bellay. Après cette mise au point, il y a lieu d’étudier les conceptions traductologiques d’Amyot. On comparera donc avec profit la dédicace d’Amyot à Henri II (p. 67) dans l’édition des Vies des hommes illustres de 1559 à celle de 1572, à destination de Charles IX cette fois, à l’occasion de la publication des Œuvres morales et meslées. Dans les deux textes frappe la conscience de soi du traducteur, l’importance des enjeux linguistiques – illustrer la langue française tout en permettant à tous de profiter d’un excellent auteur sans devoir se donner la peine d’apprendre des langues mortes, et une foi en l’humanisme, bien que lorsqu’il écrit le second, Amyot occupe une fonction d’évêque et doive prendre parti dans les troubles religieux.

11Toutes ces remarques sont intégrées au chapitre de présentation d’Amyot, en bonne logique, mais leur portée innerve en fait tout le travail d’Olivier Guerrier. En effet, ces réflexions préliminaires d’ordre traductologique justifient pleinement la quête d’identification des strates et des frictions entre Plutarque et les entreprises humanistes ; elles justifient également les deux parties qui composent l’ouvrage. En tout cas, une fois Amyot nommé, nous ne le quitterons plus.

12Le deuxième chapitre cherche à penser le rapport au texte source au prisme de la dichotomie traductologique fidélité/écart, immédiate ouverture vers la stylistique qui valorise l’écart, et refus d’une approche traditionnelle centrée sur la norme qui serait la pensée de Plutarque dont son texte est le reflet ; il s’agit bien sûr, pour Olivier Guerrier, de mettre l’accent sur ce que les écarts ont à dire. Notre auteur sélectionne quelques portes d’entrée qui relèvent de deux domaines, à notre sens. Le premier est la pratique de la traduction pensée en l’occurrence comme la possibilité d’une amplification à travers la question du binôme synonymique ; le point de départ de cette première enquête est donc le traducteur et son travail sur le texte source. Le second consiste en concepts fondamentaux de la pensée plutarquienne, avec en premier lieu la phronesis et la sunesis puis la phantasia ; le point de vue adopté ensuite est donc celui de l’auteur source et la possibilité de glissements conceptuels via la pratique de la traduction. On retiendra également toutes les brillantes réflexions qu’occasionne l’étude du début de la Vie de Romulus sur l’opposition entre le providentialisme topique de Plutarque et le hasard de fortune dont Amyot semble investir le texte en y introduisant l’expression « d’aventure » (p. 113 sqq.).

13Plutarque et Amyot constituent une belle fenêtre sur le seizième siècle, Olivier Guerrier n’a de cesse de nous le montrer avec les chapitres III et IV ; le travail d’Amyot constitue bien une œuvre à part entière qui, par conséquent, connaît une heureuse fortune. Dans le troisième chapitre, Olivier Guerrier conserve l’exemple de la Vie de Romulus afin de dessiner avec brio l’opposition entre la juridiction du hasard chez Amyot, plus humaniste qu’évêque dans le cas présent, et Goulart, le mondain, qui à l’aide de ses manchettes investit le texte de Plutarque de providentialisme. Dans un second temps, l’on sort même des frontières nationales pour visiter l’Angleterre, dont le traducteur national de Plutarque est North ; Olivier Guerrier montre qu’il a parfois plus traduit Amyot que Plutarque en continuant de ressaisir l’exemple de Romulus (l’effet recherché de « fil rouge », p. 148, est réussi ; il est appréciable de voir le même exemple travaillé de différentes façons). De là, on passe à l’influence de Plutarque — via Amyot puis via North — sur les drames de Shakespeare.

14Le propos se centre enfin sur Montaigne, qui doit notoirement beaucoup à Plutarque et à Amyot, mais les modalités de cette dette se trouvent remarquablement précisées dans le chapitre IV, spécifiquement consacré à l’auteur des Essais. Olivier Guerrier distingue différentes formes du rapport de Montaigne à Plutarque, de la défense explicite à un mode de pensée diffus : Amyot (là encore plus que Plutarque, comme le montre très bien le critique) informe chez Montaigne, à ce qu’il nous a semblé, un rapport à soi, un rapport au savoir, un rapport au monde, et une pratique d’écriture. À cet égard, on renvoie notamment aux considérations sur la fantaisie qui font l’objet de la dernière section du chapitre.

Un Plutarque matriciel – et Amyot, éminence grise

15Justement, Plutarque apparaît bien comme matrice au xvie siècle, bien loin de faire l’objet d’une seule récupération philosophique ou thématique : les humanistes ont matière à lui prendre à la fois forme et substance. Dans la deuxième partie, Olivier Guerrier invite à l’étude de traités ponctuels, de procédés phrastiques comme les apophtegmes, et de thèmes structurants, pour redoubler la question de la singularité. Plutarque apparaît matriciel, mais souvent au prisme de la traduction d’Amyot. Amyot est un centre névralgique, voire un point de fuite, comme le dit en préambule Olivier Guerrier en d’autres termes, mais les glissements continuent, et souvent, plus à partir d’Amyot que directement à partir de Plutarque. Ce deuxième volet donne donc à lire une série d’enquêtes passionnantes, qui font la part belle à l’imprégnation diffuse de Plutarque en ce qu’il offre de matriciel, soit de forme, soit de substance, tels des schémas de pensée ; d’une certaine manière, il s’agit du prolongement direct de la démarche entreprise pour Montaigne mais en repartant de microcosmes définis au sein de l’œuvre de Plutarque plutôt que du macrocosme formé par les Opera omnia.

16La première, le chapitre V, porte sur les écrits que Plutarque consacre au mariage et, systématisation d’un procédé parfois employé dans la première partie de l’ouvrage, on alterne entre loupe extrêmement précise et vue d’ensemble sur une problématique large dont l’ampleur est stimulante – de nombreuses synthèses, brillantes, parsèment en effet l’ouvrage et chacun trouvera profit à une telle hauteur de vue, que ce soit sur la tradition et la symbolique catoptrique dans la première partie avec Montaigne ou sur l’évolution du mariage dans ce chapitre ; compte tenu de la nature variée de ce deuxième volet, ces synthèses sont d’autant plus précieuses. Dans le présent chapitre, on lira par exemple des remarques sur la passionnante analogie entre privé et public (p. 287) que les hommes de la Renaissance héritent directement de l’Antiquité. Par ailleurs, l’auteur met bien en lumières les mécanismes de christianisation dont Plutarque fait toujours davantage l’objet tout au long de siècle, ce qui est attendu avec une question telle que le mariage ; l’auteur païen se trouve intégré à un schéma historiographique qui le rend fréquentable.

17Le chapitre suivant est consacré à « un motif et une expression » (p. 283), celui du jeu de paulme : on voit bien que certains traducteurs, et notamment Amyot, ne peuvent s’empêcher de traduire des réalités antiques par des réalités contemporaines – et on est bien là dans la perspective du glissement annoncée par Olivier Guerrier. Dans le cas présent, c’est par exemple gymnasion qui se trouve traduit par « jeu des paume ». Mais on quitte bien le vite la dimension matérielle de l’expression pour en envisager l’intérêt métaphorique. Au terme du chapitre, on n’arrive à rien de moins qu’à Pascal, après avoir préalablement enquêté sur l’analogie entre conversation et jeu de paume : l’expression « jouer à la paume » revêt un sens figuré qui se prête à la moralisation, car le jeu repose sur une réciprocité fondamentale entre les deux joueurs, une attention réciproque qui conditionne la possibilité de l’échange. Dans le cas de Pascal, plutôt que de la moralisation, l’analogie sert l’auto-élucidation de la dispositio textuelle.

18Le chapitre VII est consacré à un objet qui ne saurait surprendre lorsque l’on travaille sur Plutarque : les apophtegmes, qui parsèment l’œuvre du philosophe. D’ailleurs, Plutarque est tant associé à la pratique de l’apophtegme qu’il est lui-même interlocuteur dans une œuvre du xviie siècle, Le moyen de parvenir de Verville. Olivier Guerrier revient d’abord sur la manière dont Érasme avait adapté ce bon mot empreint de gravité « au goût du temps » et y avait trouvé un objet d’amplification, en raison de l’obscurité de certaines formules. L’apophtegme tend alors à se fragmenter et emprunter différentes directions ; celle qui a rencontré le plus de fortune en France est sa traduction par « rencontre » (outre celle de « dictz notables » qu’a pu aussi proposer Amyot). Or, le contexte de la production de l’apophtegme est souvent celui de la table. Aussi l’apophtegme initial perd-il peu à peu de sa gravité à mesure qu’il se trouve traduit par « rencontre », à table. Les choses ne s’arrêtent toutefois pas là, et sont encore différentes chez Montaigne : il s’agit pour l’auteur des Essais de la « contingence mentale et verbale absolue » (p. 337). En tout cas, il faut voir dans l’apophtegme métamorphosé une rencontre entre les « interactions entre les mots, les êtres et les choses qui sont au principe de l’humanisme européen » (p. 342).

19Le chapitre VIII porte sur les daimons — rappelons que Plutarque fut prêtre de Delphes. Ces créatures, d’une nature mi-divine, mi-humaine, au rôle d’intercession entre l’homme et les dieux, font l’objet de considérations récurrentes dans la réception de Plutarque depuis l’Antiquité tardive. Elles sont notamment pensées selon leur malignité, les « mauvais daimons », d’où un lien qu’Olivier Guerrier établit bien vite avec le christianisme, tant en rappelant toute l’équivocité de la position de Plutarque sur le sujet. Plutarque est christianisé par l’intermédiaire de la Préparation évangélique d’Eusèbe. D’après Eusèbe en effet se donne à voir la fin de la culture païenne au profit de l’avènement de la religion chrétienne ce que cristallise la mort de Pan racontée dans le De defectu oraculum. Olivier Guerrier met en lumière une nette différente entre Amyot et Goulart sur la question des mauvais démons : le premier ne christianise globalement pas, contrairement au second dont le sommaire de De defectu oraculum est éloquent : il faut lire dans ce traité la présence du « diable et ses anges ». Cela n’empêche pas certains contemporains d’être visités par leur daimon, comme le fut Socrate en son temps. Reste à savoir quelle interprétation donner à cette visite : « ce qui est en nous », selon la traduction d’Amyot, voire d’après Naudé qui repart de Socrate, « la bonne regle de sa vie ». Dès lors que le terme est traduit par « Genie », c’est-à-dire le plus haut savoir et la plus haute sagesse d’hommes brillants comme Scaliger qui disaient avoir leur daimon, l’implication est préromantique et sanctionne déjà la singularité artistique.

20Le dernier chapitre est consacré aux « questions animales » et montre bien à quel point Plutarque a son importance dans les débats sur l’âme des animaux, notamment grâce à Rorario. On y retrouve le couple phronesis/synesis. Dans ce contexte, phronesis, qualité attribuée par Plutarque aux animaux, en ce qu’ils sont capables de faire preuve de prudence pour garantir leur avenir, est traduite par prudentia et par prudence. L’animal, surtout, est au cœur de tout un ensemble de « fictions animalières satiriques » (p. 392) ; c’est à eux qu’on attribue les vertus cardinales, et c’est là l’occasion d’un formidable relativisme, ce qu’un Goulart ne peut tolérer, dans la mesure où eux ne peuvent croire en Dieu. On en arrive à la conception mécaniste de Descartes, son débat avec Gassendi ; on rend également visite à La Fontaine pour évoquer l’évolution de sa conception de la condition animale, sans s’en tenir à une approche conventionnelle des Fables.

Traductologie et « moment Renaissance »

21Olivier Guerrier reprécise en conclusion les deux principaux destins qu’a pu connaître Plutarque, et que chaque chapitre a illustré : la christianisation d’un côté, la subversion de l’autre, jusqu’aux libertins du xviie siècle. C’est indéniable : « la traduction […] donne accès à un ensemble de perceptions hautement significatives du climat d’une époque » (p. 428) ; elle aide à penser le « moment Renaissance » (p. 429), qui a certes occupé l’essentiel de l’ouvrage, malgré quelques incursions dans le xviie siècle.

22En somme, par ses amples conclusions, cet ouvrage ne saurait rester l’apanage des seuls seiziémistes. Il a en effet mis au jour des dynamiques larges, dans le domaine de la traductologie, de l’herméneutique, de la génétique des textes, de l’histoire des idées… qui dépassent la singularité de chaque chapitre, que la conclusion synthétise parfaitement. On pense notamment aux historiens de la pensée ou aux philosophes qui seront sans doute heureux d’avoir une occasion d’étudier le débat mécaniste entre Gassendi et Descartes avec Plutarque comme horizon.

23Aussi, il est approprié qu’Olivier Guerrier incite à prolonger son étude, que ce soit à la fin de son introduction ou à la fin de sa conclusion ; une telle approche méthodologique gagnera assurément à être dupliquée. Une proposition toute personnelle : l’éducation ? Si le sujet est bien connu, il nous semble qu’il gagnerait à être traité avec la rigueur de cette méthode.

24De façon générale, la force de l’ouvrage est que quel que soit son sujet de recherche, aussi éloigné soit-il de Plutarque et d’Amyot, un seiziémiste trouvera nécessairement quelque passage précieux pour ses travaux, et ne pourra refermer l’ouvrage sans en tirer « cuisse ou aile », tel Montaigne lisant Plutarque.