Portraits de l’historien en mystagogue et en détective
1Le titre du cinquième volume de la collection « Narratologia » (de Gruyter) laisse attendre une approche d’ensemble des structures narratives des Annales, c’est-à-dire du courant historiographiquei français qui se rattache à la fameuse revue fondée en 1929 par Marc Bloch et Lucien Febvre. Erzählte Geschichte. Narrative Strukturen in der französischen Annales-Geschichtsschreibung est cependant principalement composé de quatre monographies traitant d’ouvrages d’historiens parus dans la seconde moitié du siècle dernier. A. Rüth opère dans une conclusion d’une dizaine de pages la synthèse de ces études de cas précédées par deux chapitres introductifs qui font d’abord office d’état des lieux.
2« Historiographie zwischen Wahrheitsanspruch und Fiktionalisierungsvorwurf » (l’historiographie entre prétention à la vérité et reproche de fictionnalisation, p1-15) est une mise au point nécessaire après les débats suscités par les fameux « tournants » linguistiques et narratifs. S’il revendique une approche résolument textualiste, en cela proche des positions du linguistic turn, A. Rüth s’inscrit en faux contre tout panfictionnalisme et souhaite rendre compte de la référentialité spécifique du texte de l’historien.
3Le chapitre suivant, « Geschichte und Erzählung in der Theorie » (p16-52), se veut avant tout un bilan des approches théoriques portant sur les rapports de l’historiographie au récit. Bien qu’A. Rüth n’établisse pas lui-même explicitement cette nuance, le terme Erzählung (narration, récit ou histoire) doit être successivement entendu dans les deux sens distingués naguère par Michel Mathieu-Colas pour le mot récit : d’abord comme « “catégorie englobante” subsumant toutes les formes d’expression qui représentent une actionii », ensuite et plus spécifiquement comme discours produit par un narrateur, donc comme un mode de la représentation, opposé notamment au mode dramatique. Après une présentation des travaux de Haydn White – en particulier de Metahistory, point d’orgue polémique après lequel il n’est plus possible d’esquiver la délicate question des rapports entre « mise en intrigue » et « mise en fiction » – A. Rüth consacre quelques pages à Temps et récit 1 de Paul Ricœur. Le passage à l’étude de la narrativité comprise comme mode de la représentation est opéré avec la présentation du « Discours de l’histoire » de Roland Barthes – dont A. Rüth retient surtout les réflexions sur l’énonciation historique, qui reposent elles-mêmes sur l’opposition « histoire » (ou « récit ») vs « discours » établie par Émile Benveniste. D’après le critère de la présence ou de la carence des marques de l’énonciateur dans l’énoncé, A. Rüth propose de distinguer, à la suite de Seymour Chatman, le covert de l’overt narrator. Toujours à propos de la voix narrative, il convoque ensuite les catégories proposées par Gérard Genette dans Discours du récit et affirme sans ambages que le narrateur d’un récit historique ne peut être qu’ « extradiégétique » (soit un narrateur de premier niveau, qui n’est pas le personnage d’un autre récit raconté par un autre narrateur). Guillaume le Breton, dans Le Dimanche de Bouvines ensuite étudié, est pourtant bien un narrateur « intradiégétique », puisque Georges Duby laisse le soin à ce personnage de raconter la fameuse bataille. Plus surprenant est le refus de considérer (avec Dorrit Cohn dans Le Propre de la fiction) l’historien – qui appartient pourtant, sinon à la même époque, du moins au même monde, à la même « diégèse », que ses personnages – comme un narrateur homodiégétiqueiii. La position d’A. Rüth, qui repose sur la distinction entre diégèse et Lebenswelt, entre monde représenté et monde vécu, est peut-être défendable dans tous les cas où l’historien se fait covert narrator en adoptant l’ « énonciation historique » définie par Benveniste. Mais que faire de tous ceux où non seulement il dit « je » mais encore marque une continuité entre son époque et celle de son personnage ? Ainsi Duby, vers la fin de Bouvines : « on voit bien pourquoi se dissipent sous nos yeux les dernières traces de l’événementiv ». Le plus étonnant est que Rüth consacre ensuite plusieurs pages au « dédoublement narratif (narrative Verdoppelung) de l’historiographie » par l’inscription de l’enquête et de l’attestation documentaires dans le texte de l’historien. Avec une référence attendue au « paradigme indiciairev » de Carlo Ginzburg et sans apporter encore un seul exemple, A. Rüth décèle dans l’historiographie récente une structure plus ou moins comparable à celle du roman policier classique, composé de deux histoires ou intrigues, celle du crime que le détective s’efforce de reconstruire et celle de l’enquête elle-mêmevi. La relation suivie de l’enquête n’est peut-être pas aussi évidente que l’affirme A. Rüth, mais on s’étonne surtout de son refus d’inscrire l’enquêteur dans le même univers diégétique que les objets de son enquête. Le bilan théorique sur la « situation narrative » de l’historiographie aborde enfin la question de la « perspective ». A. Rüth présente la thèse séparatiste selon laquelle la représentation de l’intériorité d’autrui – d’un autre personnage que le locuteur – serait un privilège et une spécificité de la fiction. Les quatre ouvrages étudiés ensuite s’inscrivant, de près ou de loin, dans la perspective d’une histoire des « mentalités », une réflexion approfondie sur la représentation de la vie psychique en historiographie aurait été la bienvenue ici.
4« Die Konkurrenz von Erzählung und Tableau » (p86-123) s’inscrit en faux contre une recension par Louis Bergeron (dans History and Theory n°7, 1968) de l’ouvrage d’Emmanuel Le Roy Ladurie, Les Paysans du Languedoc (1966). L. Bergeron serait en somme trop narrativiste. À l’explication par la narration (« erklärung durch erzählung »), A. Rüth oppose l’explication nomologique, qui l’emporte selon lui dans cette thèse d’État exemplaire de l’histoire économique et sociale des Annales dans les années 60. En s’appuyant principalement sur l’analyse quantitative du « compoix » (le cadastre de la France occitane d’Ancien Régime), E. Leroy Ladurie conjugue les approches démographique et économique et observe sur la longue durée un certain immobilisme d’une société paysanne enfermée dans des structures matérielles et culturelles constantes. La permanence sur le long terme l’emporte sur les mutations de court et moyen termes du « grand cycle agraire » dont l’historien fait non le récit mais bien le tableau. Les trois grandes phrases de flux et reflux observées entre le XVe et le XVIIIe siècles sont ainsi expliquées « logiquement » par la loi malthusienne de l’équilibrage entre population et ressources, qui est la « règle de fonctionnement interne » de la période, laquelle se conclut par un retour à la situation initiale. A. Rüth évacue-t-il ici trop vite le récit au profit du tableau, le changement au profit de la loi et de la permanence ? Il ignore en tout cas la notion de « récitatif de la conjoncture » proposée par Braudel et qui pourrait rendre compte de l’amorce de narrativité dans la description de chaque phase du cycle en quatre étapes – de l’« étiage » au « reflux » en passant par l’« essor » et la « maturité » – et aurait ainsi permis d’affiner l’étude de l’articulation de la narration et de la description. C’est en se demandant comment, dans ce projet d’ « histoire totale », les individus et les événements sont rattachés aux structures économiques et mentales qu’A. Rüth décèle des « îlots de narrativité », inscrits dans le seul temps court, celui de l’événement ou de l’individu singuliers. Les singularités ne sont convoquées dans Les Paysans du Languedoc que pour illustrer, rendre visible (sichtbar). L’individu est d’abord un type, un cas exemplaire chargé de donner à voir. A. Rüth cite à ce propos un cas remarquable d’effet de présence de l’historien dans son histoire – et qui aurait pu être décrit comme une métalepse – lorsque E. Leroy Ladurie propose d’entrer chez Sauvaire Texier puis chez Pierre Sallagier, dont les logements sont successivement décrits au présent pour illustrer deux types d’intérieurs, celui du bourgeois et celui du rustre. La singularité est plus spécifiquement prise en charge par la narration lorsqu’il est moins question d’individus que d’événements, comme les carnavals, de Roman ou d’Agen, qui font office de « révélateurs », selon une métaphore chimique et photographique récurrente chez les historiens étudiés : ils rendent visibles des structures de longue durée. A. Rüth insiste, pour finir, moins sur la rhétorique de l’evidentia à l’œuvre derrière ces effets de présence et de visibilité que sur l’inscription de l’historien comme détective qui non seulement commente son travail sur les documents, mais encore le raconterait : ce serait finalement la relation de cette enquête qui confèrerait de la followability au tableau d’ensemble.
5Dans « Kritik und Wiederkehr des Ereignisses » (p53-85), A. Rüth arbitre d’abord un débat entre Lawrence Stone et Philippe Carrard sur la narrativité d’un ouvrage fameux de Georges Duby, Le Dimanche de Bouvines (1973). L. Stonevii voit dans Bouvines un retour au récit, dans la mesure où ce livre traiterait de l’événement unique qu’est la bataille éponyme. Selon P. Carrard cependant, « Duby dénarrativise entièrement son sujet »viii. A Rüth soutient la thèse de la narrativité, mais avec d’autres arguments que ceux qui sont trop rapidement avancés par L. Stone. Après une première partie intitulée « L’événement », qui contient la chronique déjà mentionnée de Guillaume le Breton, la section « commentaire » serait constituée d’une pluralité de sous-intrigues. Le « Légendaire » enfin, qui termine l’ouvrage en posant les jalons d’une histoire du souvenir de la bataille, donnerait à l’ensemble de l’ouvrage une cohérence téléologique en marquant les différentes étapes d’une déformation progressive de l’événement depuis sa représentation la plus « authentique » par Guillaume le Breton. On peut regretter que la thèse d’une narrativité éclatée en plusieurs sous-intrigues ne soit pas accompagnée ici, comme à propos des Paysans du Languedoc, d’une réflexion sur l’articulation du changement et de la permanence – du récit et du tableau – dans le « Commentaire » qui propose une « sociologie de la guerre au seuil du XIIIe siècle dans le Nord-Ouest de l’Europe ». Suivant une démarche assez comparable à celle du traitement du carnaval par E. Leroy Ladurie, Duby se sert surtout de l’événement singulier « comme d’un révélateurix » (on pourrait aussi parler d’inducteur), permettant d’accéder à une connaissance de phénomènes généraux. Duby adopterait cependant plutôt la posture du mystagogue, qui initie aux mystères du passé, que celle de l’enquêteur. Aux effets de visibilité relevés chez E. Leroy Ladurie correspondrait chez Duby une « rhétorique de la résurrection », plus proche selon A. Rüth de l’historiographie romantique d’un Michelet que d’une démarche scientifique. À l’appui de cette thèse, A. Rüth mentionne la « mise en scène » de l’événement au début de l’ouvrage, la métaphore filée du théâtre pour décrire la bataille et ses participants, plusieurs passages rédigés au présent historique créant un effet de présence ou de « fait vécu », à quoi s’ajoutent les passages dialogués et ceux qui sont menés en « focalisation interne ». Dans ces derniers cas, il s’agit surtout, pour être un peu plus précis, de moments où, comme l’avait déjà remarqué P. Carrard à propos du Temps des cathédrales, l’historien, pour rendre compte d’une idéologie, paraît adopter « l’outillage mental » de l’époque, qui contamine alors le discours du narrateur par le biais du style indirect libre. La distance ironique à l’œuvre dans ces passages où l’historien rapporte un point de vue qu’il n’assume pas produirait enfin, selon A. Rüth, une sorte d’ « effet de réel » négatif.
6Dans « Erzälhlen in der longue durée » (p124-157), consacré à La Naissance du purgatoire (1981) de Jacques Le Goff, A. Rüth ferraille encore une fois avec P. Carrard, qui classe l’ouvrage dans la catégorie du « récit par stratesx » (55-61), défini comme une suite de tableaux. A. Rüth, quant à lui, propose en fait de lire La Naissance du purgatoire comme Ricœur lit Les Trois Ordres de Dubyxi, en mettant en avant l’intrigue qui articule la succession des différents tableaux. J. Le Goff étudie en effet la transformation millénaire d’une représentation collective binaire en une représentation ternaire de l’au-delà dans l’Occident chrétien en suivant deux fils narratifs, celui des textes scolastiques et théologiques, qui définissent le purgatoire comme un état, et celui de l’imaginaire populaire et littéraire, qui le représente comme un lieu. L’histoire du purgatoire serait racontée selon le schéma anthropomorphique de la biographie (il a non seulement une naissance mais aussi des parents – des pères surtout – et il est l’héritier de représentations païennes) et se terminerait en triomphe avec La divine Comédie où Dante opère définitivement la synthèse entre scolastique et poésie, théologie et paganisme, cultures savante et populaire. Dans la figure de Dante s’incarne finalement un changement structurel profond – le passage du binaire au ternaire – dans la mentalité chrétienne, dont le purgatoire n’est qu’une des expressions. Il s’agit, là encore, d’un révélateur de tendances séculaires que Le Goff traque en enquêteur philologue.
7Une monographie consacrée au plus célèbre ouvrage de Natalie Zemon Davis (p158-184) est inattendue dans une étude dédiée à l’historiographie des Annales. Ce choix serait justifié par les liens de l’historienne américaine avec l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et par le fait que The Return of Martin Guerre (1983) a été publié en traduction française un an avant sa parution aux presses de Harvard. A. Rüth est cette fois l’arbitre du débat ayant opposé Robert Finlay et N. Zemon Davis en 1988 dans un même numéro de l’American Historical Review. Dans « The Refashioning of Martin Guerrexii », R. Finlay accuse l’historienne d’avoir franchi la frontière de l’historiographie et de la fiction en proposant une version des faits que les sources n’autoriseraient pas. N. Zemon Davisxiii se défend – plutôt bien d’ailleurs – d’avoir transgressé les règles du métier d’historien et rappelle la prudence toute montaigniennexiv de son travail, qu’elle oppose à la prétention qu’a R. Finlay de détenir le fin mot de cette affaire d’usurpation d’identité dans le Languedoc du XVIe siècle. Pour lui, il est évident que Bertrande a été dupée par « Pansette » lorsque celui s’est fait passer pour son mari ; N. Zemon Davis soutient au contraire l’hypothèse de la complicité de Bertrande, qui lui paraît plus vraisemblable et suffisamment étayée par les documents. A. Rüth semble toutefois plus convaincu par l’accusation que par la défense. L’historienne aurait ainsi recours à des questions oratoires lorsqu’elle manque d’arguments « positifs ». Il est cependant surprenant de voir A. Rüth traquer la « fiction » en relevant les nombreux verbes et adverbes modaux par lesquels N. Zemon Davis souligne elle-même le caractère conjectural de sa narration, en particulier lorsqu’elle souhaite « faire naître l’idée de ce qu’un sujet historique “pourrait avoir pensé”, “voulu”, “senti ”xv». S’il rappelle les formules les plus tranchées avancées notamment par D. Cohn pour soutenir la thèse du privilège de la fiction dans la représentation de la vie psychique, il manque toutefois de prendre en considération une nuance importante apportée par cette narratologue : « Tout biographe qui ne se contente pas de la simple compilation des données factuelles d’une vie, se souciera peu ou prou des actions et réactions mentales de son sujet. Mais la question n’est pas de savoir si le biographe a un tel souci, mais de quelle manière il va l’exprimer ». Une « syntaxe conjecturale et inférentielle » permet aux historiens et aux biographes de « regarder à l’intérieur de l’esprit de leur sujet sans pour autant les transformer en un être imaginaire », en particulier lorsque la démarche est étayée par des documentsxvi. Or, à l’exception, peut-être, de deux passages au style indirect libre (cités p182), la plupart des exemples de « transparence intérieure » relevés par A. Rüth sont bien des conjectures proposées à partir d’une lecture minutieuse des sources ou des inférences reposant sur « une bonne connaissance du groupe dont [le personnage] fait partiexvii ». Ainsi la phrase « It was indeed humiliatingxviii », considérée par A. Rüth (p170) comme un coup de force certifiant ce qui n’était d’abord qu’une conjecture, est la conclusion d’un syllogisme dont les deux prémisses sont tout à fait légitimes : on sait qu’à l’époque l’infécondité d’un couple villageois était humiliante, or Bertrande et le vrai Martin étaient inféconds, donc …
8Dans un autre compte rendu en ligne, Zwischen Anschaulichkeit und Selbstreflexion. Die Möglichkeiten und Schwierigkeiten einer narratologischen Analyse von Geschichtsschreibung, Stephan Jaeger déplore quelques lacunes dans la bibliographie d’A. Rüth. Pointer l’absence de telle ou telle référence jugée essentielle est bien sûr un topos du genre, mais il me semble qu’A. Rüth aurait effectivement gagné à suivre certaines des pistes de recherche indiquées par P. Ricoeur dans la section centrale de La Mémoire, l’histoire, l’oubli, paru cinq ans avant la publication de son travail. La notion de « variations d’échelles » aurait par exemple permis d’affiner la réflexion primordiale sur l’articulation du particulier et du général, du « micro » (l’individu, l’événement bref, le temps court) et du « macro » (le groupe, la série, la structure, le temps long). Les quatre ouvrages étudiés s’y prêtaient d’autant plus que leurs auteurs appartiennent à une génération qui a justement été confrontée à partir des années 70 aux différentes formes de retour du singulier (de l’événement, du sujet, de la biographie etc.) dans la pratique comme dans l’épistémologie des sciences humaines et sociales. Il devait par ailleurs être possible de dégager les structures narratives de La Naissance du Purgatoire sans raconter longuement cette naissance, ou des structures descriptives sans redoubler, par exemple, le tableau d’E. Leroy Ladurie. Les analyses des passages soulevant la question de la « transparence intérieure » auraient, elles, pu gagner encore en précision. On est par exemple surpris de ne trouver le « style indirect libre » mentionné que dans la conclusion, en référence à Flaubert et non aux nombreuses occurrences rencontrées au cours des études de cas.
9A. Rüth souhaitait marquer les possibilités (Möglichkeiten) et les limites (Grenzen) de l’innovation historiographique (p7) à partir d’une démarche monographique. Un résultat incontestable de son travail est d’avoir finalement abstrait de ces quatre études de cas les deux figures du mystagogue et du détective. On peut certes regretter avec Stephan Jaeger qu’A. Rüth n’ait pas explicitement affronté la question de l’articulation de ces deux postures au sein d’un même discours, négligeant par exemple de souligner la part importante du détective chez Duby ou N. Zemon Davis, mais le double paradigme ainsi dégagé est très opératoire : du côté du détective, une réflexivité forte marquée par l’inscription plus ou moins continue de l’enquête menée par le savant dans sa confrontation aux documents ; du côté du mystagogue, tous les effets de présence et de visibilité qui tendent à faire de l’histoire un spectacle (Schauspiel) du passé. Le mystagogue tend à faire oublier la distance qui le sépare de son objet quand le détective la rappelle sans cesse : entre ces deux pôles se déploie toute historiographie.