Venu du marxisme, dont il a constaté très tôt les impasses, Cornelius Castoriadis a voulu réinventer la révolution. Selon lui, la modernité voit s’affronter deux projets de société : celui d’une maîtrise rationnelle du réel et celui d’une autonomie de toutes et de tous. Le premier a donné des résultats désastreux en engendrant le règne de la technique et de l’économie. Le second reste encore à construire pour qu’advienne une société vraiment démocratique dans laquelle le peuple se gouverne lui-même, se passant de toute classe dirigeante. Ce projet d’autonomie n’est pas un programme clés en main. Il est un imaginaire autant qu’une expérience. Il est un horizon, celui d’une société consciente du fait que le pouvoir est l’affaire de tous. C’est cette réflexion multiforme et souvent complexe que vient éclairer le livre d'Arnaud Tomès et Philippe Caumières : Pour l'autonomie. La pensée politique de Castoriadis (éd. L'échappée), qui fait suite. Les à Cornelius Castoriadis. Réinventer la politique après Marx des mêmes auteurs (PUF, 2011). Rappelons aussi la synthèse de J.-L. Prat, Introduction à Castoriadis (La Découverte, 2012) et l'ouvrage collectif supervisé par N. Poirier Cornelius Castoriadis et Claude Lefort. L'expérience démocratique (Le Bord de l'eau, 2015).