Collectif
Nouvelle parution
M. White-Le Goff (dir.), Merveilleux et Spiritualité

M. White-Le Goff (dir.), Merveilleux et Spiritualité

Publié le par Emilien Sermier (Source : Myriam White-Le Goff)

Myriam White-Le Goff (dir.)

Merveilleux et Spiritualité

Paris, PUPS, "Traditions et Croyances", 2014.

EAN13 : 9782840509233.

16 x 24, 246 p.

 

Présentation de l'éditeur:

Ce volume propose des réflexions sur les rapports entre « Merveilleux et Spiritualité ». Il ne s’agit pas d’aborder la spiritualité sous l’angle religieux ou dogmatique mais plutôt au sens large « d’activité et vie propre de l’esprit », notamment par contraste ou complémentarité avec des notions limitrophes (« sacré », « religion », « inexpliqué » ou « irréel »). Le merveilleux apparaît souvent comme une catégorie psychologique, une façon d’envisager le monde et son propre rapport au monde, tout en le mettant en relation avec l’approche du divin, quand elle passe par la vie propre de l’âme ou de l’esprit. Il est question dans ce contexte de la possibilité d’une spiritualité de l’immanence et de l’établissement de liens entre imagination, spiritualité et connaissance. La perspective se veut nettement diachronique et pluridisciplinaire.

Les études sont organisées en quatre parties. La première est consacrée au Moyen Âge ; elle rassemble les articles de Jeff Rider, « Le Merveilleux et la spiritualité dans l’œuvre de Chrétien de Troyes », de Mireille Demaules, « Merveilleux et spiritualité dans le Roman de Flamenca », de Karin Ueltschi, « Théologies de la merveille : le sacre du Livre », et de Christine Ferlampin-Acher, « Le luiton et la fée dans les textes narratifs des XIVe et XVe siècles : la merveille et l’invention du folklore, de la spiritualité du Graal aux esprits familiers ». La deuxième partie évoque la rencontre du merveilleux et de la spiritualité dans l’expérience ou l’altérité, avec les contributions de Li Xiaohong, « Le dragon, animal fantastique dans l’histoire chinoise », de Claire Kappler, « En chemin avec Le pèlerinage des oiseaux de Farid od-din ‘Attâr, histoire d’une métamorphose », de Gérard Chandès, « Sonorités du merveilleux et du spirituel, Booz endormi ». La troisième partie traite des problématiques propres aux XIXe-XXIe siècles grâce aux réflexions de François Raviez, « Les Martyrs de Chateaubriand ou le merveilleux chrétien au risque du roman », de Pierre Longuenesse, « Merveilleux et surnaturel dans le théâtre de W. B. Yeats : Du profane au sacré, du cymbalum mundi à la résurrection »,  de Tania Collani, « Merveilleux de l’esprit réel : une lecture des interventions surréalistes »,  d’Aude Bonord, « Aux sources de la fiction. Merveilleux hagiographique et pensée spirituelle de la littérature au XXe siècle (Joseph Delteil, Blaise Cendrars, Sylvie Germain, Pierre Michon), de Sandrine Marchand, « Deux récits teintés de rouge, Naufrages de Yoshimura Akira et « Nuit au clair de lune » de Wang Wen-hsing ». La quatrième partie se concentre sur la fantasy, expression très contemporaine du merveilleux, avec Isabelle Olivier, « L’Histoire sans fin ou le réenfantement par le merveilleux », Marie Burkhardt, « La Merveille chez Hobb : entre fascination et répulsion »,  d’Emmanuelle Poulain-Gautret, « Les dieux anciens chez Guy Gavriel Kay ».

L’ensemble du propos est suivi d’une brève synthèse et de nouvelles propositions. Certaines notions ont été empruntées à la sphère religieuse : « transcendance » ; « mystère », « mystique », « révélation » ou « vérité » et « foi ». Après avoir articulé, « christianisme » et « paganisme », on a également abordé une religiosité plus diffuse comme celle de l’animisme ou du chamanisme, sous un angle syncrétique. On a évoqué une spiritualité « proche », ancrée dans le quotidien, en lien avec la nature, les sensations, ou le corps. On s’est porté aux limites du réel, y compris vers la magie ou l’invisible. On a montré combien le merveilleux était toujours au moins en partie intérieur à l’homme, au point de rencontre du corps et de l’âme, comme l’imagination, le rêve ou l’inconscient, ce qui peut en faire un ingrédient dans la recherche du bonheur. On a envisagé le merveilleux comme expérience, comme voyage, comme mouvement. Les dimensions anthropologiques, esthétiques, artistiques, littéraires, psychologiques ont sans cesse dialogué.