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Les Voyer d’Argenson, Correspondance conjugale 1760-1782Une intimité aristocratique à la veille de la Révolution (éd. S. Delhaume, préf. A. Farge)

Les Voyer d’Argenson, Correspondance conjugale 1760-1782Une intimité aristocratique à la veille de la Révolution (éd. S. Delhaume, préf. A. Farge)

Publié le par Marc Escola (Source : Honoré Champion)

Les Voyer d’Argenson, Correspondance conjugale 1760-1782

Une intimité aristocratique à la veille de la Révolution

Édition établie, présentée et annotée par Sophie Delhaume

Préface d'Arlette Farge

Honoré Champion, collection "Bibliothèque des correspondances", 2019.

EAN13 : 9782745349545.

1190 p. — 140 eur.

 

 

La correspondance des époux Voyer d’Argenson offre un témoignage rare d’affection conjugale manifestée dans le cadre d’une union arrangée. La marquise de Voyer, née de Mailly d’Haucourt, descendante des Colbert et des Arnauld de Pomponne, est la principale plume de cet échange. Souvent séparée de son époux, c’est plusieurs fois par semaine qu’elle lui écrit. Ses lettres partent de l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans, situé dans l’enceinte du Palais-Royal à Paris, pour les confins du Poitou et de la Touraine, où elles sont reçues au château des Ormes. Elles deviennent le lieu privilégié de l’intimité conjugale et familiale, et des discussions politiques et philosophiques qui occupent les épistoliers. Le marquis de Voyer, fils du comte d’Argenson, ministre disgracié, est emblématique de cette noblesse progressiste tenue à distance par le système monarchique alors à son crépuscule. Valeureux militaire, agent de renseignements, amateur d’art, bibliophile, entrepreneur acquis aux nouvelles idées, la belle carrière qu’il réalise est néanmoins contrariée par le caractère frondeur qui lui reste associé. Proche de la société du duc de Choiseul et de celle du duc de Chartres, le couple Voyer d’Argenson illustre la position adoptée par les élites face à un système en faillite, à la jonction des règnes de Louis XV et de Louis XVI.

Mme de Voyer, à la fois épouse dévouée et femme de tête, s’emploie à faire avancer la carrière de son mari auprès des ministres. Ses lettres témoignent du rôle actif des femmes dans le projet familial, de leur place dans les jeux d’influence, et de l’évolution des représentations individuelles. Membre de l’Académie des Arcades, société de lettrés qui puise son inspiration dans l’Antiquité, Mme de Voyer se plonge avec passion dans l’étude des mathématiques, de la chimie, et de l’anatomie, illustrant l’émancipation intellectuelle et sociale à laquelle aspirent les femmes à la fin du XVIIIe siècle.

Sophie Delhaume, docteur ès Lettres, journaliste de presse spécialisée, a découvert la correspondance inédite de la marquise de Voyer d’Argenson avec son époux. Cet ensemble composé de plus de six cents lettres est complété par des documents contemporains, lettres de proches, pièces légales et comptables, sur lesquels se sont appuyées ses recherches.

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