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Le marché français du livre d'économie (1945-2016). Contribution à une histoire sociale des idées économiques (soutenance de thèse de J-M. Chahsiche)

Le marché français du livre d'économie (1945-2016). Contribution à une histoire sociale des idées économiques (soutenance de thèse de J-M. Chahsiche)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Jean-Michel Chahsiche)

Monsieur Jean-Michel Chahsiche, doctorant en science politique au CESSP (Paris 1/EHESS), vous annonce la soutenance de sa thèse, intitulée :

Le marché français du livre d'économie (1945-2016). Contribution à une histoire sociale des idées économiques

 

Le Jeudi 3 octobre à 14h,

à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,

Salle Jean-Baptiste Duroselle

14 rue Cujas, Paris

 

Composition du jury:

Sophie Dubuisson-Quellier, Directrice de recherche CNRS, CSO/Sciences Po, rapporteure

Mathieu Hauchecorne, Maitre de conférence à l'Université Paris 8, CRESSPA/Labtop

Frédéric Lebaron, Professeur à l'École normale supérieure Paris-Saclay, Printemps-IDHES Cachan

Frédérique Matonti, Professeur à l'Université Université Paris 1, CESSP, directrice

Antoine Roger, Professeur à l'Institut d'études politiques de Bordeaux, Centre Émile Durkheim, rapporteur

Gisèle Sapiro, Directrice de recherche CNRS, CESSP

 

La soutenance sera suivie d'un pot auquel vous êtes chaleureusement conviés.

 

Si vous souhaitez assister à la soutenance, merci de le signaler en écrivant à l'adresse suivante: 

jm.chahsiche (at) hotmail.fr

 

Résumé:

Qu’apprend-on en étudiant les idées économiques au prisme de leur « mise en livre » ? On prend le pari dans cette thèse que les idées économiques sont, au moins partiellement, élaborées dans le cadre d’industries culturelles ayant leur logique propre : l’économie est représentée dans des livres, dans des articles scientifiques et de presse, mais aussi dans des films documentaires, des bandes-dessinées, ou encore des œuvres d’art… autant de formats porteurs d’effets sur la production et la consommation des idées économiques. Ce pari a été décliné en trois pistes de recherche.

Premièrement, l’étude du marché du livre d’économie depuis 1945 permet d’aborder la production et la consommation des idées économiques comme des pratiques culturelles à forte valeur distinctive, centrale dans la revendication de la « compétence économique » et dans les stratégies individuelles ou collectives de renforcement des positions occupées dans différents espaces, comme l’enseignement supérieur, l’entreprise, l’administration, ou dans le champ politique. 

Ensuite, en nous focalisant sur les « intermédiaires », ici les éditeurs, on montre qu’il n’y a pas de relation automatique entre offre et demande d’idées économiques : en travaillant à cette mise en relation, les éditeurs participent à la désignation des producteurs et des consommateurs légitimes des idées économiques et dans le même temps, dans la fabrication des biens échangés. On montre notamment que les éditeurs contribuent à faire de l’économie un savoir de « cadres », participant en ce sens à l’affirmation de ce groupe social.

Enfin, l’entrée par le marché déplace le regard par rapport aux approches académico-centrées qui assimilent histoire des idées économiques et histoire de la science économique. L’espace des auteurs de livres d’économie apparaît en ce sens comme multi-professionnels et irréductible aux seuls producteurs académiques.

Dans son ensemble, cette thèse amorce l’étude historique d’une « culture économique », qui, en se constituant contre les « idéologies », c’est-à-dire les croyances infondées et profanes, constitue un puissant instrument de légitimation ou de contestation de l’ordre social.

 

Mots clés: histoire sociale des idées, sociologie économique, éditeurs, intermédiaires culturels, marchés.