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L'Orient des Revues au XXe siècle

L'Orient des Revues au XXe siècle

Publié le par Marion Moreau

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L'Orient des revues au XXe siècle

Journée d'étude organisée dans lecadre du séminaire « Orientalismes : théories, représentations, échangesculturels de 1750 à nos jours »

sous la dir. de Dominique Combe,Daniel Lançon,

Sarga Mousssa et Michel Murat

Vendredi 20 mai 2011

École Normale Supérieure, salle desConférences,

46 rue d'Ulm, 75005 Paris

Programme

13h30 : accueil

13h45 : « Introduction », Daniel Lançon

Présidence de séance : Sarga Moussa (CNRS)

14 h-14h45 :Guillaume BRIDET (Université Paris XIII) :

« L'Inde vue d'Europe :présence, construction et usage » :

Des grandes revues quiparaissent pendant l'entre-deux-guerres, la revue Europe est celle qui amanifesté le plus vif intérêt pour l'Inde. Accordant dans le sillage de RomainRolland une place majeure à des figures comme Tagore, Gandhi et, dans unemoindre mesure, Nehru, la revue considère l'Inde d'un point de vue littéraire,spirituel et politique. Non seulement Europe soutient le combat del'Inde pour l'indépendance, mais la revue engage également toute une réflexionsur les civilisations occidentale et orientale qui, si elle n'échappe pastoujours à l'essentialisme culturel, n'en dessine pas moins également uneattention décisive aux modalités possibles de leur rencontre. Cela ne duremalheureusement pas : la seconde moitié des années 1930 voit en effet se raréfierla ressource indienne et le face-face entre communisme et fascismes'imposer aux dépens d'une inventivité sociale et culturelle qui a pu uncertain temps faire figure d'alternative salvatrice.

14h45-15h30 : StéphaneBAQUEY (Université de Provence) :

« Les Cahiersdu Sud : la fragile construction d'un Orient complémentaire » :

Le numéro spécial des Cahiersdu Sud, « L'Islam et l'Occident », a connu deux versions, l'uneen 1935, l'autre en 1947. Il encadre un ensemble d'autres numéros spéciaux dela revue marseillaise tendant à construire une géographie culturelle où l'oppositionOrient-Occident s'est inscrite entre la représentation d'un continuum méditerranéenet une essentialisation de l'altérité, ceci à un moment de suspens précédant lagénéralisation des mouvements de décolonisation.

Pause (15h30-15h45)

Présidence de séance : Dominique Combe (ENS)

15h45-16h30 : Daniel LANÇON (Université Stendhal Grenoble 3) :

« Le temps présentdes Orients arabes : Esprit dans la première décennie postcoloniale » :

De 1960 à 1970, lespiritualisme interculturel de la revue est aux prises avec la violence des événementspolitiques et des « ré-orientalisations » contrastées en cours :nouvel Orient des « Arabes d'Occident » (Algérie) en miroir d'unMachrek en mutation (Égypte, Israël/Palestine). L'accueil des utopies littérairesmétisses (Kateb) et la recension des premières anthologies littérairespatrimoniales posent le problème des destinataires de ces Orients en françaistandis que les plusieurs générations d'orientalistes dialoguent sur le sacralet l'historique (Massignon, Habachi, Monteil – Berque, Abdel-Malek, Rodinson).

16h30-17h15 :Michel MURAT (ENS et Université Paris IV-Sorbonne) :

« Les Tempsmodernes et La N.R.F , 1958-1967 : le grand écart »

Il faut se replongerdans Les Temps modernes du tournant des années 60 pour voir tout ce quisépare anti-colonial et post-colonial. La revue est engagée dans le conflit algérien,plusieurs fois saisie, remplie de témoignages d'appelés, de militants, d'avocats(dont Jacques Vergès), mais aussi de débats politiques sur fond de marxisme, oùla question d'Israël est très présente. Des perspectives culturelles sontouvertes par de rares interventions d'intellectuels algériens proches dunouveau pouvoir, comme Mostafa Lacheraf. En face, La N.R.F. semble émergéed'un autre temps, et décalée dans l'espace : l'Egypte y est plus présente ;on continue à méditer sur les villes des morts et le cosmopolitisme d'Alexandrie,à situer les traductions successives des Mille et une nuits dans une mémoireeuropéenne de l'Orient. Pour qui cherche à dépasser cette polarisation, untroisième point est nécessaire : c'est Critique, dont les comptesrendus offrent aux débats intellectuels du temps un espace ouvert et assezhomogène, nous permettant d'en suivre le développement et d'en identifier lesenjeux.

17 h15 :conclusions.