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L'improvisation. Ordres & Désordres Faits d'art, faits de société

L'improvisation. Ordres & Désordres Faits d'art, faits de société

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Yannick Séité)


Colloque international

L'IMPROVISATION, ORDRES & DÉSORDRES: FAITS D'ART, FAITS DE SOCIÉTÉ


Le champ jazzistique aura eu le grand mérite, au 20ème siècle, de remettre à l'honneur la pratique de l'improvisation ; de la localiser au coeur même des questionnements les plus pertinents, qu'ils relèvent de l'esthétique ou des sciences sociales. Il est d'ailleurs remarquable que le moment post-moderne, pourtant si friand d'agencements, de dispositifs et autres recyclages, soit largement passé à côté des musiques de ce champ.
Improviser, au sein d'un brass band néo-orléanais, d'un arkestra afro-futuriste ou d'un ensemble inter-contemporain, dans l'interprétation de textes ou dans l'aménagement d'un territoire, avec des microscopes et des télescopes ou avec des ordinateurs et des platines : manière et manière de recombiner les matériaux réunis par la mémoire et par l'imaginaire, de donner une valeur d'usage, personnelle et relationnelle, à ces mémoires et ces imaginaires. L'improvisation est une pratique éminemment sociale, constituante du corps social dans ses devenirs et ses métamorphoses, et l'on commence seulement à l'approcher en tant que telle. Les musiciens du champ jazzistique et des alentours peuvent, à ce titre, être considérés comme des « informateurs de première main » sur ces manières de réinventer, créativement, un vivre ensemble.
C'est à une telle approche de l'improvisation que se consacrent les chercheurs du programme de recherche canadien « Improvisation, Communauté & Pratiques sociales », qui associe depuis près d'un an des universitaires de différentes disciplines et institutions (University of Guelph, McGill University, University of British Columbia et Université de Montréal) – nos partenaires pour ce colloque. C'est à ce travail que, plus modestement, nous nous sommes consacrés depuis quelques années à l'U.F.R. LAC (Lettres, arts, cinéma) de l'Université Paris 7 – Denis Diderot ; en particulier depuis que cette UFR s'est associée au festival Sons d'hiver pour organiser certaines des « Tambours Conférences » proposées, en marge de la programmation du festival, afin de réfléchir, en présence des musiciens, sur les significations et les perspectives de leur art.
Pour rendre sensible, intellectuellement active cette pratique individuelle et sociale aussi omniprésente qu'invisible, pour commencer d'en faire un outil heuristique, le principe d'un colloque a été retenu. L'UFR Lettres, Arts, Cinéma s'y associe avec le festival Sons d'hiver et le programme « Improvisation, Community, and Social Practice ». Colloque assez ramassé dans la forme pour permettre l'approfondissement des échanges et assez diversifié sur le fond pour sonder les écarts et les distances qui produisent le sens. Les mercredi 21 et jeudi 22 janvier 2009, nous donnerons la parole à une douzaines d'orateurs : musiciens, universitaires nord-américains et français.
    Si le domaine musical sera naturellement privilégié lors de ces deux journées, il s'agira aussi de faire jouer en extension cette notion d'improvisation, en se demandant dans quelle mesure les pratiques des artistes improvisateurs peuvent servir de modèle, même contradictoire, pour penser la vie des communautés — communautés avouées ou inavouables, à venir ou imaginées. Entre esthétique et sciences sociales, les travaux de ce colloque résolument indisciplinaire rassembleront anthropologues et musiciens, philosophes et poéticiens.

Le colloque a reçu le parrainage du Collège International de philosophie.


IMPROVISATION, ORDERLY & DISORDERLY


We can give credit to the jazz scope to have put improvisation in the heart of the 20th century, to have located improvisation in the centre of its most relevant questions, both esthetical and social. How come this post-modern era, usually so fond of constructions and recycling, has so completely strayed from this musical scope?
The art of improvising, being within a New Orleans brass band, an Afro-futuristic arkestra, an inter-contemporary ensemble, dealing with lyrics or town planning, being with microscopes and telescopes or computers and turntables, this art I say offers ways and ways to reunite the materials gathered by our memory and imagination and give them a personal and relational use value. We are just beginning now to grasp improvisation as a fundamentally social experience, a part of the social body in all its developments and transformations. That's why musicians of the jazz scope and its surroundings can be considered as « firsthand informants » of the ways we can recreate a living together.
That's how improvisation is considered by research workers of the Canadian program « Improvisation, Community & Social Practice » that has been gathering for almost one year academics of different subjects and establishments (University of Guelph, McGill University, University of British Columbia and the Université de Montréal), our sponsors for this seminar.
We, at the U.F.R. LAC (Literature, Arts, Cinema) of Université Paris 7 – Denis Diderot have been working, on our scale, on the same topic and most especially since we have joined forces with Sons d'hiver to organize several “Tambours Conférences” apart from its festival. The idea was to consider, in the presence of the musicians, the meanings and future prospects of their art.
Ad-lib being already an individual and social experience omnipresent and invisible at the same time, we have agreed on a seminar in order to turn improvisation into an aware and intellectually active experience, to make it a heuristic tool. The U.F.R. LAC has joined forces with Sons d'hiver festival and the « Improvisation, Community, and Social Practice » program. It won't last too long so in-depth exchanges can take place but it will be varied enough so we can investigate gaps and intervals that make true sense. On Wednesday the 21st and Thursday the 22nd of January 2009, we'll have a dozen orators speaking: musicians, French and North-American academics.
    We will of course mainly discuss the musical aspects or our topic during these two days. But we also plan to extend the concept of ad-lib by asking ourselves whether the art of the improvisers can serve as a model, even contradictory, to communities (admitted or unavowable, forthcoming or imaginary communities). Between aesthetics and social science, this definitely undisciplined seminar will gather anthropologists and musicians, philosophers and poeticians.

This seminar is sponsored by the Collège International de philosophie.

Alexandre Pierrepont, Yannick Séité

PROGRAMME COMPLET à l'adresse: http://www.sonsdhiver.org/fr/dhiver/tambours-conferences.html

ENTRÉE LIBRE
UNIVERSITÉ PARIS-DIDEROT
U.F.R Lettres, Arts et Cinéma (LAC)
Salle Pierre Albouy, 6ème étage, salle 685-C
Bâtiment Grands Moulins
16 rue Marguerite Duras 75013 PARIS

Métro 14 station Bibliothèque François Mitterrand.
RER C station Bibliothèque François Mitterrand.
Bus 62 - arrêt Bibliothèque François Mitterrand.
Bus 325 - arrêt Thomas Mann