Du 2 mars au 30 avril se tient l’exposition Henry Bauchau parmi les écrivains iconographes,
à Point culture, Place Galilée, 9a , 1348 Louvain-la-Neuve (Belgique),
sous le commissariat de Myriam Watthee-Delmotte, d’Anne Reverseau
et avec la collaboration de Corentin Lahouste (FNRS-UCLouvain).
Pour Henry Bauchau (1913-2012), l’image éveille des possibles. Il sent une invitation à se dire dans le face-à-face de l’image : poèmes et récits sur l’art, critiques d’œuvres, cahiers remplis de collages et croquis, livres d’artistes, etc. Et lorsqu’il décide d’abandonner la pratique du dessin, des figures d’artistes aussitôt apparaissent dans ses fictions. Comme thérapeute, il soutient les jeunes chez qui il reconnaît du talent et leur parcours inspire sa propre œuvre littéraire, tendue vers l’espérance. De la rêverie du poète face à l’autoportrait de Rembrandt à ses interactions avec des plasticiens contemporains, l’exposition propose des documents rares et inédits du Fonds Henry Bauchau de l’UCL, mis en regard des œuvres plastiques qu’ils concernent.
Aujourd’hui, nombreux sont les auteur·e·s qui, comme Henry Bauchau, pratiquent la création littéraire dans l’interaction constante avec la manipulation d’images. L’exposition explore trois générations d’auteur·e·s francophones « iconographes » : Michel Butor et son bureau rempli de stimulants visuels, Sylvie Germain dont l’œuvre est nourrie de références à l’art, Philippe De Jonckheere et son capharnaüm photographique, Éric Suchère et les cartes postales qu’il crée, Yannick Haenel et sa pratique profuse du citationnisme, Cécile Portier qui s’écrit sur écran à partir d’images glanées et Jérôme Ferrari et son roman sur les photographes de guerre.
Le vernissage public de l’exposition a lieu le 4 mars, en présence Sylvie Germain, qui animera un Midi littéraire, de 12h45 à 14h.
Sylvie Germain est très attachée à l’œuvre d’Henry Bauchau ; elle l’a entre autres parrainée dans le cadre du Prix international de l’Union Latine de Littératures Romanes en 2002. Romancière, biographe, essayiste, Sylvie Germain poursuit depuis 1987 une œuvre littéraire tout imprégnée par les arts visuels. Outre ses essais sur Vermeer, Piero della Francesca ou Georges de La Tour, son univers romanesque se nourrit des œuvres du Caravage, de Velasquez, Giacometti, Klee, Picasso, Bacon, etc., pour réfléchir à ce que l’art signifie en termes de quête d’absolu et de rapport à l’invisible. Comment se tissent les liens dynamiques de cet univers littéraire avec les images, c’est ce qui fera l’objet de l'entretien avec Myriam Watthee-Delmotte.