Essai
Nouvelle parution
E. Lever, Le temps des illusions. Chroniques de la Cour et de la Ville, 1715-1756

E. Lever, Le temps des illusions. Chroniques de la Cour et de la Ville, 1715-1756

Publié le par Marc Escola

Le temps des illusions. Chroniques de la Cour et de la Ville, 1715-1756
Par Evelyne Lever


Paru le: 15 février 2012
Editeur: Fayard
ISBN: 978-2-213-66841-3
EAN: 9782213668413
Nb. de pages: 439 pages

Prix éditeur : 22,00€


    
Versailles, Paris : deux mondes opposés qui ne peuvent vivre l’un sans l’autre.

Versailles, résidence du roi, séjour de la cour, est le lieu du pouvoir, de l’intrigue, de l’élégance et de toutes les convoitises, mais Paris, centre de l’Europe, rayonne d’une vie intellectuelle et artistique brillante. Dans cette chronique détaillée au jour le jour, et parfois heure par heure, qui commence à la mort de Louis XIV (1715) et prend fin au milieu du siècle, Evelyne Lever nous entraîne dans un va-et-vient riche d’anecdotes du château à la capitale : de la galerie des Glaces et des petits appartements de Louis XV jusqu’aux ateliers des artisans en passant par les hôtels aristocratiques, les églises, les salons littéraires, les jardins, les théâtres.

On participe ainsi aux fêtes, on voit les curieux s’amasser pour assister à l’exécution de Cartouche ou pour acclamer le roi surnommé le Bien-Aimé ; on se promène dans les quartiers de la capitale, mais on découvre aussi secrets d’alcôve et de famille, complots et scandales. L’auteur brosse avec talent des portraits du souverain, de sa famille, des courtisans, des philosophes, des artistes et aussi du petit peuple parisien.

Elle dénoue les intrigues de la cour où le sexe se mêle à la politique, elle raconte les crises financières, expose les grandes orientations politiques du règne, écoute les revendications populaires. C’est tout un monde qui s’anime et découvre, sous l’influence des philosophes, qu’il a droit au bonheur.

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Dans Libération du 24/3/12, on pouvait lire cet article:

XVIIIe siècle La grande illusion

Par FABRICE DROUZY

Délaissant les grandes biographies historiques, dont elle est pourtant experte - Louis XVI, Marie-Antoinette, Philippe Egalité… -, Evelyne Lever a choisi, le temps d’un livre, de baguenauder dans la première moitié du XVIIIe siècle, entre Paris et Versailles, pour chroniquer les faits et gestes de la Cour, de la noblesse et de toute une société brillante et dissolue d’actrices, d’escrocs, d’agioteurs et de rimailleurs, au sein d’une ville grouillante en perpétuel chantier. Une quarantaine d’années tourbillonnantes, allant de la mort de Louis XIV au milieu du règne de Louis XV.

Car ce qui ressort de ces 400 pages au style alerte est bien la légèreté et l’inconscience. Insouciance des moeurs après les dernières années mortifères et bigotes du vieux Roi Soleil qui voit la noblesse oisive croquer la vie à pleines dents, en priant pour ne pas tomber sur un fruit pourri et son cortège de maladies honteuses. Folie de ces salons où se mêlent poètes, pamphlétaires et philosophes idéalistes sapant les bases de leur société en critiquant l’absolutisme et la religion… Légèreté, enfin, dans la gestion des finances du royaume, les changements d’alliance, les mariages et les premiers pas d’un jeune monarque encore surnommé le Bien-Aimé.

Des années de fêtes et de dépenses, brillant des derniers feux d’un régime qui ne se sait pas encore condamné. Le beau siècle des Lumières. Le temps des illusions.