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"Chansons dites 'populaires' imprimées à Paris entre 1848 et 1851, approche stylistique et métrique" (R. Benini)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Romain Benini)

Romain Benini soutiendra sa thèse de doctorat :
 

Chansons dites "populaires" imprimées à Paris entre 1848 et 1851, approche stylistique et métrique


à l'ENS de Lyon, site Descartes, salle F08, le vendredi 05 décembre à 14h.
 

Le jury sera composé de :

Éric Bordas, professeur à l’École Normale Supérieur de Lyon
Brigitte Buffard-Moret, professeure à l’Université d’Artois
Benoît de Cornulier, professeur émérite à l’Université de Nantes
Jacques Dürrenmatt, professeur à l’Université Paris IV – Sorbonne
Alain Vaillant, professeur à l’Université Paris X – Nanterre

 

Résumé

L’objectif du travail est d’aborder la chanson du XIXe siècle à partir de la notion de populaire : au cours de la première moitié du siècle, les deux objets (chanson et populaire) semblent devenir interdépendants, et contribuent chacun à la représentation de l’autre. Le populaire résistant à une définition stable, on a opté pour une contextualisation de sa compréhension, et son association avec le genre chanson, devenue presque évidente de nos jours, a donc été questionnée à partir d’un corpus numérisé de plus de 600 textes réunis en fonction de considérations d’ordre historique, bibliographique, et discursif. Après avoir explicité l’importance du texte dans l’analyse de la chanson et les critères de sélection du corpus, on s’est attaché à questionner le populaire comme notion, dans la synchronie avec les chansons étudiées, pour mieux comprendre les enjeux de cette dénomination, avant d’observer la représentation construite, par la chanson elle-même, de son interdépendance avec le peuple. L’approche stylistique qui est proposée ensuite amène, avec la question de la singularité, celle de l’auctorialité, de sa validité pour l’analyse des chansons imprimées entre 1848 et 1851, ainsi que de ses représentations et des enjeux qu’elles suppose dans la situation et l’historicité de ces productions. En lien avec ces questions, le traitement des textes par auteur permet d’observer également les divers types de circulations, de reprises, et d’éléments communs dans le corpus constitué, ce qui soulève le problème d’une écriture à l’intérieur de laquelle certains éléments sont disponibles pour tous les acteurs et marquent l’appartenance à un champ discursif conscient et revendiqué (en l’occurrence celui des chansonniers populaires). C’est pour approcher plus précisément cette question des formes qui apparaissent comme collectives, ainsi que celle de la complexité sémiologique de l’écriture chansonnière, que l’analyse métrique est décisive, parce qu’elle apporte un outil méthodologique propre à dégager des récurrences massives à l’intérieur d’un corpus, récurrences qui peuvent renseigner sur la pratique et la perception de l’écriture versifiée en synchronie, et en regard desquelles d’autres configurations minoritaires sont envisageables dans leur hétérogénéité.

 

« Popular » songs printed in Paris from 1848 to 1851: a stylistic and metrical approach.

Abstract

The main goal of this research is to study 19th Century song through the prism of the popular. During the first half of the 19th Century, both objects (song and the popular) seem to become interdependent, with each contributing to the representation of the other. Since no fixed definition can be provided for the popular, a contextualized understanding of this notion is preferred. Its association with the genre of song, which has become almost obvious nowadays, was analysed based on a digitalized corpus of more than 600 texts selected according to historical, bibliographical and discursive criteria. After positing the importance of the text in the study of song and justifying the selection criteria for the corpus, we discuss the notion of the popular at the time period under scrutiny, we assess this denomination in relation with the corpus and we observe how songs construct a representation of their interdependence with the people. Our stylistic approach accounts for the texts’ singularities but it also assesses how valid the notion of auctoriality is for songs printed between 1848 and 1851 and discusses the situated and dynamic representation of authorship. Analyzing texts according to their authors casts light on the issues of circulations, common elements and recurrences in the corpus. In a writing context where some elements are available for all the actors, common elements can be used to mark how a textual production belongs in a specific discursive domain (that of popular song writers in our case). Metrical analysis is a decisive methodology to analyse what appears as the collective character of these forms and the semiological complexity of song writing. It allows us to identify massive recurrences in the corpus, to clarify the practice and perception of verse writing in synchrony and to account for the heterogeneity of less frequent configurations as well.