"Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. Les grains s’ajoutent aux grains, un à un et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas." La sublime phrase inaugurale de Fin de partie de Beckett laisse entendre toute l’ambivalence de la question de la fin. Annoncée, désirée mais redoutée, la fin souvent échappe, se forme sans crier gare (« soudain, c’est un tas »), ou se prolonge parfois sans véritable fin. Comment finir un texte ? Peutâon le terminer tout à fait ? Peutâon même le reprendre ? Que signifie "finir" une œuvre littéraire ? Acta fabula publie son 53e dossier critique, supervisé par Jeanne Bacharach sous le titre "Clap de fin", qui n'a rien de prémonitoire, notre revue des parutions continuant son bonhomme de chemin depuis plus de vingt ans désormais. Toute l'équipe vous invite au demeurant à retrouver nos précédents dossiers critiques.
Illustration : © Constantin Brancusi, La Colonne sans fin, L’Oiseau dans l’espace, I, 1926.