Rhétorique et poésie
19 novembre 2011 - 16h00
Maison de la poésie
Passage Molière - 157, rue Saint-Martin
75003 Paris
01 44 54 53 00
M° Rambuteau - RER Les Halles
Joëlle Gardes Tamine, avec Laurent Jenny et Marielle Macé
Où en sommes-nous avec la rhétorique ? Associée à « la poétique » au fronton de taxinomies lourdes et intimidantes, riches en termes grecs ou latins de peu d’usage ; réservée aux doctes, aux antiquisants, aux parnassiens, assaillie de tous côtés, oubliée ou diffamée malgré des retours décisifs (tel naguère celui que soutenaient Jean Paulhan ou Francis Ponge), on dirait que sa réputation ne cesse d’empirer, entraînée dans le discrédit où les zélateurs des « valeurs de spontanéité et d’immédiateté » tiennent « la métaphore » et « la représentation ». Les « poètes » ne seraient-ils plus des poéticiens ? L’arcane de leur savoir-faire (technê) traditionnel ne les concernerait plus ?
A moins que « tourner sa langue plusieurs fois dans sa bouche (sa tête) » ne soit nécessaire à l’être du langage ; à moins que le tropique et sa tropologie ne soient encore et toujours l’âme du se-savoir-loquace-de-l’être-parlant ; à moins que la phrase et le phrasé ne soient encore la question de l’écrivain et du poète, comme y insistait Barthes à la fin de son enseignement. Leur langue est figurée parce que figurante ; le sens propre s’y construit.
Joëlle Gardes Tamine, auteur de Pour une nouvelle théorie des figures (PUF, 2011), s’exposera au débat avec Laurent Jenny, Marielle Macé, et les opérateurs de Po&sie.
Michel Deguy