
Édition de Pierre Masson et Peter Schnyder
L’histoire de l’amitié qui a uni André Gide et le peintre belge néo-impressionniste Théo Van Rysselberghe ne peut se raconter sans qu’on évoque la femme de ce dernier, Maria Van Rysselberghe. C’est par le charme de ce couple que Gide a été conquis. Si Maria a acquis auprès de l’écrivain une place privilégiée, c’est bien Théo, par son talent et son esprit d’ouverture à l’égard des autres créateurs, qui a constitué pour Gide un passeur idéal vers le monde de l’art : le peintre n’a-t-il pas reconnu en lui une figure tutélaire du monde littéraire et artistique, en le plaçant dès 1903 au centre de son grand tableau-manifeste Une lecture ?
Cette correspondance, témoignage d’une intimité, renforcée par la proximité entre Gide et Élisabeth Van Rysselberghe — la fille de Théo —, qui devait finalement provoquer la rupture entre les deux hommes, rend compte de leurs réflexions sur l’œuvre à accomplir selon l’idéal propre à « l’esprit NRF » : la recherche patiente de la qualité, sans compromis ni compromissions.