Essai
Nouvelle parution
Nicolas Rambert, La Conscience de Staline. Kojève et la philosophie russe

Nicolas Rambert, La Conscience de Staline. Kojève et la philosophie russe

Publié le par Marc Escola

« Que s’est-il passé en Russie hier ? » se demandait Kojève en 1941 dans un livre longtemps enfoui qui vient d’être exhumé sous le titre de Sophia. « Que se passera-t-il en Russie demain ? » s’interrogeait en 1877 le père de la philosophie russe, Vladimir Soloviev, dans les Principes philosophiques de la connaissance intégrale, soucieux alors de découvrir la « parole » que la Russie devait lancer à la face du monde pour le transfigurer. Entre eux, il y eut la révolution et le tournant d’un siècle. Et, si Soloviev fondait un système philosophique prérévolutionnaire où il se faisait, selon le mot de ses admirateurs, la « conscience de la Russie », il appartenait à Kojève à la fois d’hériter de cette Russie et de la renverser au nom du soviétisme, jusqu’à s’affirmer lui-même comme la « conscience de Staline », c’est-à-dire la « conscience de l’URSS ». C’est cette lutte entre la philosophie religieuse russe fondée par Soloviev et la philosophie athée soviétique construite par Kojève qui est analysée ici.

Dans cet essai on découvrira un Kojève réinscrit dans la culture de son pays, mais aussi une pensée importante et, pourtant, méconnue : la philosophie russe, au rôle déterminant dans les destinées d’une nation en pleine ébullition et expérimentation tant artistiques, politiques que philosophiques.

Lire un extrait…

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Un surprenant Kojève", par Marc Lebiez

Alexandre Kojève (1902-1968) exerça une influence considérable sur le petit groupe de grands intellectuels venus découvrir avec lui un Hegel encore mal connu. Comme son rayonnement n’était pas fondé sur une solide position universitaire, la légende s’est emparée de cette personnalité fascinante. Comme il s’efforçait à la discrétion du haut fonctionnaire soucieux d’exercer un réel pouvoir politique, il paraissait avoir quelque chose à cacher. Peut-être une action stipendiée au service du pouvoir soviétique. Le masque hégélien aurait-il dissimulé un œil de Moscou ?