Édition établie, présentée et annotée par Pierre Lafargue.
Première édition des Pensées dont l’authenticité est incontestable, puisque basée sur les cahiers manuscrits de l’auteur – édition établie, présentée et annotée par Pierre Lafargue (auteur aux éditions vagabonde de La Fureur, Aventures et La Grande épaule portugaise).
« On ne trouvera ici que les pensées dont l’authenticité est incontestable, puisqu’elles sont contenues dans cinq carnets autographes conservés dans le fonds Rivarol de la bibliothèque de Bagnols-sur-Cèze. On se reportera à la section intitulée Rivaroliana pour consulter des pensées plus sujettes à caution : elles apparaissent dans des sources pas toujours très fiables ou dont on n’est pas en mesure d’apprécier la véracité, et le bouche à oreille peut les avoir altérées. Soit ignorance, soit désinvolture, beaucoup d’éditions de Rivarol mêlent les unes et les autres tout en conservant l’apparence d’une cloison qui devrait les séparer et qui nous abuse. En voulant passer au large de cet écueil, il a bien fallu que nous foncions sur d’autres, que nous n’avons pas besoin de nommer : on ne verra que trop les effets d’une telle navigation. »
« Les Pensées sont un de ces livres qui plaisent parce qu’ils ne flattent pas, et on en raffole parce qu’on ne saurait être maltraité avec plus de grâces, ni mordu avec de plus belles dents. Il se produit aussi dans ces pages le prodige dont une langue est capable quand elle ne renonce à aucun de ses envoûtements : ceux qui adoraient déjà la Beauté n’ont qu’à se baisser pour y ramasser des preuves de son existence, avant de les présenter à des incrédules qu’on appellera bientôt prosélytes, puis apôtres. » Pierre Lafargue
Auteur du célèbre De l’universalité de la langue française et de mille autres pages infiniment spirituelles, Antoine de Rivarol (1753-1801) a prouvé que le style était une morale. Réputé pour sa virtuosité, sa conversation étourdissante et son ironie, partisan de la modération en politique et épris de justice, il a dit ses quatre vérités à son siècle. Ayant accepté les risques qu’impliquait ce courage, « le Français par excellence » n’a jamais abdiqué une plume de son panache.