Jean-Pierre Minaudier n’est pas un homme ordinaire. Traducteur de l’estonien (on lui doit la découverte du cultissime roman L’Homme qui savait la langue des serpents), professeur de basque, amoureux de l’espagnol, amateur du turc mais tout aussi curieux du japonais et des dialectes indigènes, bref polyglotte compulsif, cet être qui aurait pu n’être qu’un agrégé d’histoire se sait victime d’une terrible et coûteuse addiction : depuis son adolescence, il traque les grammaires de langues rares pour en dénicher les bizarreries les plus réjouissantes.
Au fil des ans, il s’est ainsi doté d’une bibliothèque sans doute unique au monde, composée de quelque 1454 grammaires dédiées à plus de 1015 langues. Dans Poésie du gérondif, il nous offre la quintessence du savoir qu’il a acquis dans la lecture de ces ouvrages dont le prix et l’érudition feraient passer la Pléiade pour du poche sri-lankais. Avec humour et quantité d’exemples, il démontre comment chaque langue, même quand elle n’a plus qu’une poignée de locuteurs, demeure essentielle, précieuse dans sa manière de véhiculer une vision différente de l’univers.
Ancien élève de l’École normale supérieure, professeur d’histoire en prépa littéraire, Jean-Pierre Minaudier s’est découvert sur le tard un amour pour les langues rares. Depuis, il enseigne le basque (dont il a écrit une grammaire) et l’estonien (qu’il traduit donc aussi) et jongle compulsivement avec les centaines d’autres idiomes qui nichent dans sa bibliothèque.
L'illustration de couverture a été réalisée par Astrid Moriset.
—
On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Bisi luzea gramatika !", par Claude Grimal (en ligne 16 novembre 2024).
La première édition du précieux Poésie du gérondif de Jean-Pierre Minaudier (2014) portait un sous-titre qui le décrivait bien : « Vagabondages linguistiques d’un passionné de peuples et de mots ». La nouvelle édition l’a conservé – tant mieux – mais a changé le format du livre, la couleur et le dessin de sa couverture – dommage.