Illustrations de Denis Martin.
Je vis depuis lors avec (et quelquefois dans) cet arrière-pays, qui a ses saisons comme le pays réel, où certains faubourgs sont plus ingrats que d’autres mais qui a aussi ses avenues de bord de mer, ses zones grises et ses terrains vagues, ses points de vue dégagés et ses ruelles en lacis, bref que l’on peut arpenter comme une contrée inconnue ou un quartier familier, au choix, quand il ne remplit pas ces deux rôles à la fois : la très vieille histoire de l’étranger à apprivoiser et du quotidien à désengourdir ou désincarcérer pour tâcher d’en court-circuiter, passagèrement au moins, la banalité.
Journal intime où l’auteur dépose sa prose limpide et malicieuse sur un quotidien aussi singulier que surprenant : la rentrée littéraire, une béquille abandonnée dans un escalier du métro, la signalétique des rues parisiennes, un dimanche brumeux, les trajets de vacances et d’autres encore. Ici pas d’intrigue mais une poésie des détails ; en chacun d’eux le regard trace un fil, une piste, et les mots suivent. Les paysages de la Gironde, de la Grèce ou du Mozambique sont prétextes à une écriture nette et délicieuse.
Né au Maroc en 1953, Gilles Ortlieb est l’auteur d’une trentaine de livres, principalement des poèmes en prose et des récits. Il collabore à de nombreuses revues et traduit Constantin Cavafy, Georges Séféris, Mikhaïl Mitsakis ainsi que de récits populaires grecs.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr :
"Les déambulations de Gilles Ortlieb", par Yaël Pachet (en ligne le 8 juin 2024).