Le journaliste et écrivain Octave Mirbeau (1848-1917), passé d’opinions réactionnaires et antisémites à un soutien passionné à la gauche et à la cause dreyfusarde, reste aujourd’hui lu pour son Journal d’une femme de chambre (1900) et joué au théâtre pour la pièce à succès Les affaires sont les affaires (1903). Toutefois, son œuvre romanesque autobiographique, malgré sa troublante modernité, est passée au second plan.
Les Éditions des Lumières ont fait le choix de rééditer cette année un roman majeur et curieusement oublié de l’auteur, Sébastien Roch, décrivant son adolescence douloureuse dans le pensionnat jésuite de Vannes. La trajectoire de l’anti-héros, prête-nom de l’auteur, jouet des ambitions d’un père médiocre se voulant notable, le conduit à subir un viol de la part d’un des prêtres du pensionnat. Objet littéraire précurseur, Sébastien Roch, demeuré introuvable ces dernières décennies, est ici republié dans une édition assortie d’une préface, de repères biographiques et d’une revue de presse de sa réception sous la houlette de Jean-Michel Galano et Victor Laby.