La vie s’entend à s’attacher les services des créatures en qui elle est éparse et persiste. Il n’y a que les nôtres qu’elle paraisse un peu dédaigner. On ne serait pas, sans cela sujet au doute. On n’aurait pas tous ces regrets ni cette envie, souvent, de ne plus vouloir. La tentation d’abandonner ne serait pas tapie au creux de chaque jour et jusqu’au cœur de nos entreprises.
Cette félicité qu’il faut supposer aux animaux, elle nous a peut-être été accordée un très court instant, au commencement. Il serait dans sa nature non seulement qu’elle se dissipe mais que son souvenir lui-même s’efface après qu’elle a rempli son office, qui est que nous restions. Ensuite, nous vivons par habitude. Quelques complications, du côté de mes origines, ont laissé dans ma mémoire deux ou trois fragments que je soupçonne d’en être issus.
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Articles de presse
Pour l’édition initiale : voir Le Matin des origines, 1992.
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