Traduction de Michel Métayer
Par sa manière singulière de tresser l’observation sensible du quotidien avec une culture philosophique ample, la pensée d’Hannes Böhringer est une proposition unique dans le paysage théorique actuel. Au point d’intersection entre philosophie de l’art, littérature, histoire et expérience quotidienne, elle se déplace, avec une grande souplesse, de l’Antiquité au contemporain. Le paradoxe est le moteur de cette approche qui tient ensemble un regard informé par la lecture des auteurs antiques, un goût pour les descriptions d’œuvres mais aussi et surtout une attention portée aux situations concrètes : habitudes, lieux, sensations, espaces…
Selon Michel Métayer, son traducteur, « Böhringer redonne à la theoria son sens grec : contempler le pur paraître des choses. Lui aussi veut “voir le monde” de cette manière : son attitude est une douce attention donnée à la non-occultation des choses présentes. En ce sens, sa théorie ne porte pas l’ambition d’être exhaustive, définitive et exacte, elle vise la vérité qui réside dans l’entre-deux de ses juxtapositions, la surprise des retournements, la malice des associations. »
Composé de dix-sept fragments en forme d’essais sur la modernité artistique, Le banc est dur est le premier livre d’Hannes Böhringer à être traduit en français.
Hannes Böhringer (né en 1948), philosophe, professeur de philosophie à l’Université des arts de Braunschweig (1995-2012), est auteur et éditeur de nombreux ouvrages. On lui doit d’avoir ouvert et exploré un champ singulier qui procède à la fois de l’art et de la philosophie en le reliant à la pensée antique.