L’observation du langage est aujourd’hui centrale dans l’examen psychiatrique et l’échange verbal est au cœur de nombreuses pratiques psychothérapeutiques. Quand la médecine mentale a-t-elle commencé à appréhender les propos des patients ? Sur quelles normes les médecins d’asile ont-ils désigné une parole comme pathologique ? Pourquoi certains sons ou mots jugés étranges sont-ils devenus des symptômes permettant de fonder des diagnostics ? Dans Paroles folles dans la psychiatrie du XIXe siècle qui paraît ces jours-ci aux éditions Hermann avec une préface de Vincent Barras, Camille Jaccard retrace les étapes de la constitution d’une véritable clinique de la parole dans l’aliénisme de la première moitié du XIXe siècle jusque dans la sémiologie psychiatrique des années 1910, principalement en France et en Allemagne. Il dresse un panorama des ressources pratiques et théoriques avec lesquelles les auteurs d’études médicales ont observé, défini et analysé l’expression orale des "fous". Fabula donne à lire la Préface de Vincent Barras… ainsi que la Table des matières de l'ouvrage…
Rappelons à cette occasion l'essai de Gérard Dessons, La Manière folle. Essai sur la manie littéraire et artistique (Manucius, 2010), dont on peut lire l'introduction dans l'Atelier de théorie littéraire de Fabula : "Qu'est-ce qu'une œuvre folle", et dont Chloé Laplantine avait rendu compte pour Acta fabula : "Le poème est le nom de la folie dans le langage".