La littérature a un lien essentiel avec la mort, le deuil et la mélancolie. Pourtant, les œuvres tardives des écrivains suscitent moins de curiosité que celles des peintres et musiciens, plus affectés par les défaillances de leur corps, la main, l’œil ou l’oreille. « Il faudrait cesser de travailler dans un certain âge ; car tous les hommes vont déclinant », décrète le Bernin devant les derniers tableaux de Poussin.
Dans ses dernières leçons au Collège de France, Antoine Compagnon se livre à une méditation sur la fin, à la fois terme et but, sur l’âge, condition du sénile, mais aussi du sublime, sur les ultima verba, le chant du cygne… Il décortique les œuvres finales, parfois oubliées, méconnues, méprisées, et les fait résonner dans une analyse pétrie d’érudition et de fantaisie. En refusant une vision assombrie des écrits tardifs, l’auteur rappelle qu’ils ont toute leur place dans le panorama artistique et fait revivre pour le lecteur les grands noms de la littérature française comme Gide, Chateaubriand, ou encore Proust.
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