Édition de Yann Coillot.
Préface de Laurent Mauvignier
Nulle fascination macabre ici ! Bien au contraire : le constat que la littérature aide à affronter la mort, en éloignant toute tristesse, et ainsi aide à vivre. Dans ces textes où se produit l’acte de mourir, la scène est plus qu’un récit : elle comprend une dramatisation qui rappelle le théâtre, et une progression narrative qui renvoie à la composition d’un tableau. Il y a donc toujours de la vie.
D’époques et de sensibilités diverses, les écrivaines et écrivains ici réunis nous offrent avec ces scènes romanesques, poétiques ou dramatiques quelques-unes de leurs plus belles pages. Sublimes ou triviales, comiques plus souvent qu’on ne le pense, ces scènes ne laissent pas indifférent : elles émeuvent, elles bouleversent, elles amusent. Elles donnent à sentir, à connaître et à penser. De la mort des héros à la mort des plus humbles ; de la mort des animaux à celle des végétaux ; de l’avant-scène (la mort redoutée ou espérée) jusqu’à la sortie de scène (par la métamorphose ou la résurrection) : se dessine ici l’histoire d’un long compagnonnage entre la littérature et la mort.
Dans une lettre de 1675, Mme de Sévigné rapporte que le maréchal de Turenne, faisant ses adieux avant de partir au combat (où il mourra), réclamait « quelque temps entre la vie et la mort ». Gagné sur les contraintes du jour, le temps de la lecture n’est-il pas le plus beau des répits ?
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On peut lire sur nonfiction.fr un article de C. Ruby sur cette anthologie…