De quelle manière les instruments d’écriture influencent-ils l’action d’écrire ? La nouvelle livraison de la revue Genesis vient faire la preuve que la question relève bien des études génétiques, dont le champ déborde désormais largement l'étude des seuls manuscrits. De l’écriture hiéroglyphique égyptienne au traitement de texte, les contributions réunies sous le titre "Machines à écrire" par Jean-Louis Lebrave et Rudolf Mahrer couvrent un large éventail d’instruments d’écriture et de supports, passant du stylet antique au clavier d’ordinateur, du papyrus ou de la tablette de cire au support magnétique des siliscrits (ou écrits numériques). L’analyse des technologies avec lesquelles nous écrivons permet de répondre à des questions très actuelles (quels sont les avantages du stylo sur l’écriture au clavier et à l’écran ? pourquoi écrire soi-même quand on peut dicter à un logiciel de transcription ?…), mais aussi de mieux appréhender le phénomène de l’écriture, qui recouvre toujours deux aspects hétérogènes : dessiner des signes, inventer des textes. De proche en proche, le volume permet d’esquisser une histoire des "machines à écrire", mais aussi de mieux cerner l’effet des technologies d’écriture sur la production des œuvres et des savoirs. Fabula vous invite à parcourir le sommaire et à lire les textes introductifs…