Préface : Robert Badinter
Traduction (Italien) : Maurice Chevallier
L’été 1764, à Livourne, en Italie, un jeune homme de vingt-six ans publie anonymement un court essai traitant de « la cruauté des supplices et de l’irrégularité des procédures criminelles ». Le marquis Cesare Beccaria, auteur de l’essai, ne va pas rester longtemps inconnu. Son texte connaît un succès foudroyant et se répand dans toute l’Europe.
Beccaria pose les bases de la réflexion pénale moderne. Frère spirituel des Encyclopédistes, il entend fonder « en raison et en humanité » les principes d’une nouvelle justice criminelle. Il développe une pensée originale, qui voit dans la peine une garantie de la loi et non une mise hors la loi. Tenant d’une justice laïcisée, et soucieux de défendre l’utilité sociale, Beccaria dénonce la peine de mort et ses méfaits. Toute peine doit être rapportée à la liberté et non au pouvoir, à l’exigence sociale et non à l’arbitraire du souverain ou du juge.
Beccaria, célébré par les Lumières, fut une référence fondamentale de la Révolution, et les principes de sa pensée continuent de nous influencer aujourd’hui.