Laide est le premier roman de Juliette Adam qu’elle signe de l’un de ses noms de plume, Juliette Lamber. Paru en 1878, réédité une seule fois en 1910, nous en proposons une réédition critique, plus de 100 ans après.
Hélène est rejetée par son père qui la trouve laide, car sa laideur est une nuisance au sculpteur et esthète qu’il est. Chassée du domicile paternel, la jeune femme décide de haïr son sexe et de vouer à son tour un culte aux arts.
Personnage hors norme, courageux et au caractère fort, Hélène finit par assumer sa différence, prend le parti d’être originale et étrange, et laisse libre cours à son intellect. Elle, qui se cachait du monde, devient l’égale des hommes, se mue en figure publique reconnue du tout-Paris, et son salon attire artistes et érudits en vogue ! Sa réussite mondaine suffira-t-elle à son bonheur ? Et peut-elle si aisément échapper à sa condition de femme ?
Juliette Adam, sous un nom de plume, offre avec Laide un conte cruel sur le dictat du beau et les relations femmes-hommes.
Notre réédition de Laide est préfacée par l’universitaire Ying Wang, connaisseuse de l’œuvre de Juliette Lamber, et spécialiste des Women’s studies.
Outre qu'elle s’inscrit dans notre série matrimoine littéraire, cette réédition vise à faire reconnaître Juliette Adam non pas comme une femme politique, une salonnière et une fondatrice et directrice d’une revue littéraire (comme elle est généralement présentée), mais aussi comme une romancière, aspect sous-traité.