Édition
Nouvelle parution
Catherine Crowe, Les Côtés obscurs de la Nature (éd. Marie-France de Palacio)

Catherine Crowe, Les Côtés obscurs de la Nature (éd. Marie-France de Palacio)

Publié le par Marc Escola (Source : Editions du 26 octobre)

Les Côtés obscurs de la Nature (1848) de Catherine Crowe, traduit en français en 1900, n’avait jamais été réédité. Une dommageable lacune, pour un ouvrage qui fut considéré comme un jalon majeur de la parapsychologie et qui, bestseller dès sa publication, connut dix-huit éditions en six ans. Réputé pour avoir introduit le terme de « poltergeist » en anglais, il contribua à l’ascension rapide du spiritisme dans l’Angleterre victorienne, en face du matérialisme scientifique culminant avec L’Origine des espèces de Darwin. Célèbre pour son intelligence, sa culture et son indépendance, Catherine Crowe fréquenta les intellectuels de son temps, parmi lesquels Emerson, De Quincey ou George Eliot. Charles Dickens, un peu plus sceptique qu’elle à l’égard des fantômes, reconnut néanmoinsle grand intérêt de son livre, enlequel il voyait « la plus extraordinaire collection d’histoires de fantômes jamais publiée ». Dickens définit d’ailleurs avec justesse le projet de Crowe : informer le lecteur de l’existence de phénomènes surnaturels, l’amener à y réfléchir plutôt que de les tourner en dérision ou de les rejeter. Comme l’observe aussi Dickens, Catherine Crowe affirme dans cet ouvrage, avec la même conviction,la réalité de manifestations très diverses : apparitions fantomatiques, rêves prémonitoires, pressentiments, doppelgänger, poltergeist, maisons hantées, lumières spectrales, etc. Catherine Crowe convoque, pour chaque phénomène, des dizaines de témoignages. Que l’on y accorde ou non quelque crédit, ces centaines d’histoires paranormales se lisent avec un plaisir constant. Jean Ray, en 1947, n’hésitera d’ailleurs pas à retenir les récits de Catherine Crowe parmi les meilleurs « des maîtres de l’épouvante » dans sa célèbre anthologie fantastique La Gerbe noire. Fiction ou réalité, au lecteur d’en décider…