« Qu’une recherche de pointe soit associée à une véritable menace à la survie de l’humanité, une menace même à la vie tout court sur la planète, ce n’est pas une situation exceptionnelle, c’est une situation qui est de règle. »
Cette conférence, prononcée en 1972 au Conseil européen pour la recherche nucléaire, est plus qu’une critique radicale du nucléaire ou des excès de la science. C’est l’acte de rupture avec le mythe scientifique de celui que nombre de ses pairs considèrent comme le plus grand mathématicien du XXe siècle : « Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d’un supplément de connaissances scientifiques, d’un supplément de techniques, mais qu’elle proviendra d’un changement de civilisation. »
Né en 1928 à Berlin dans un milieu libertaire, Alexandre Grothendieck arrive en France en 1940 mais vit sous le statut d’apatride jusqu’en 1971. Décoré de la médaille Fields (1966), il fut aussi l’un des fondateurs du groupe Survivre et Vivre. Il est mort en Ariège en 2014.