
Traduction Sylvie Técoutoff
En 1912, la poétesse russe Anna Akhmatova, 23 ans voit paraître Le soir, son premier cycle de poèmes. Constituant l’une des œuvres fondatrices du mouvement littéraire acméiste, le recueil est composé de brefs tableaux précis où l’état d’âme n’est souvent que suggéré. Les objets concrets y jouent un rôle essentiel ; ils deviennent les vecteurs des sentiments et des idées.
L’esthétique acméiste s’oppose radicalement au lyrisme musical des symbolistes qui dominent alors la poésie russe. Les acméistes revendiquent l’utilisation d’un langage simple et concret, censé porter à son apogée la dimension poétique du quotidien. Le soird’Akhmatova frappe justement par l’absence de tout arrière-plan mystique.
La présente traduction se réfère à l’édition soviétique de 1976, à la fois par l’ordre des poèmes et l’établissement du texte. Six poèmes n’ont pas été retenus, que ne pouvait rendre la transposition en français.
Écouter un extrait sur le site de l'éditeur…
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cette édition :
"L’aube d’Akhmatova", par Odile Hunoult (en ligne le 1er novembre 2022).
Premier recueil publié par la toute jeune Akhmatova – elle n’a pas encore vingt-trois ans –, Le soir paraît en mars 1912 aux éditions de l’Atelier du Poète, fondées l’année précédente par son mari, Nicolas Goumilev, et Vladimir Gorodetski pour accompagner les débuts de l’acméisme. Trois cents exemplaires, mais le livre a un succès critique et fait connaître le nom de plume d’Anna Gorenko. Elle le rééditera avec quelques ajouts dans les éditions soviétiques (et partielles) de ses œuvres. Il vient d’être réédité en édition bilingue.